* Le candidat de l'opposition Maithripala Sirisena l'emporte

* Il devrait améliorer les relations avec l'Inde

* Il a promis de lutter contre la corruption (Chiffres actualisé, précisions, commentaires)

COLOMBO, 9 janvier (Reuters) - Le président sri-lankais Mahinda Rajapaksa, qui briguait un troisième mandat consécutif, a reconnu sa défaite à l'élection présidentielle de jeudi, remportée par le candidat de l'opposition Maithripala Sirinesa.

Maithripala Sirinesa, un ancien ministre du président sortant passé à l'opposition en novembre dernier, a obtenu 51,3% des voix contre 47,6% à Mahinda Rajapaksa, a annoncé le Département des élections. Le Sri Lanka compte 21 millions d'habitants et 15 millions de votants environ.

La capitale, Colombo, a retenti du son des pétards quand le président sortant a concédé sa défaite. Son successeur a promis de lutter contre la corruption et de réformer la constitution dans le sens d'un affaiblissement du pouvoir présidentiel. La Bourse est monté à son niveau le plus élevé depuis près de quatre ans.

Les résultats montrent que le président sortant, critiqué à l'étranger pour son bilan en matière de droits de l'homme, et au Sri Lanka pour son autoritarisme et son népotisme, reste populaire au sein de la majorité bouddhiste cingalaise (70% de la population). Mais Maithripala Sirinesa a bénéficié du soutien des minorités tamoule et musulmane.

En 2010, Mahinda Rajapaksa avait été largement élu après avoir écrasé la rébellion séparatiste tamoule (hindouiste) du nord du pays et il avait lui-même choisi l'an dernier de convoquer ce scrutin anticipé face à une opposition divisée.

VAGUE

Maithripala Sirisena, qui est âgé de 63 ans, a été investi sur la place de l'Indépendance, à Colombo, où les représentants de la puissance coloniale britannique ont accordé l'indépendance en 1948, aux côtés de son nouveau Premier ministre, Ranil Wickremesinghe.

Il est resté vague dans son discours, promettant de "maintenir une relation étroite avec tous les pays et toutes les organisations".

Mais ses proches assurent qu'il rééquilibrera la politique étrangère du Sri Lanka, qui a basculé nettement vers la Chine sous la présidence de Rajapaksa, lequel s'est brouillé avec les Occidentaux à propos de violations des droits de l'homme et d'accusations de crimes de guerre relatifs à l'écrasement de l'insurrection tamoule en 2009.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé le nouveau président pour le féliciter. Le chef de l'Etat sortant a largement ignoré New Delhi ces dernières années mais de Maithripala Sirisena a promis "de revenir à une traditionnelle politique de non-aligné".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est dit "impatient de travailler avec le président élu" pour un Sri Lanka "pacifique, ouvert, démocratique et prospère".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a salué "une élection calme et crédible". (Shihar Aneez, John Chalmers; Tangi Salaün, Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)