BRUXELLES, 7 avril (Reuters) - L'Union européenne pourrait s'accorder jeudi ou vendredi sur un cinquième train de sanctions à l'encontre de la Russie, a déclaré jeudi le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell.

"Cet après-midi, peut-être, ou demain au plus tard", a déclaré le chef de la diplomatie européenne à son arrivée à une réunion de l'Otan.

Les diplomates de l'Union européenne ne sont pas parvenus à s'accorder mercredi sur cette nouvelle série de sanctions que la Commission européenne a proposées mardi.

La réticence des Vingt-Sept à cibler le pétrole et le gaz russes alimente la frustration des autorités ukrainiennes, qui voient dans les exportations d'hydrocarbures la principale source de financement de la guerre menée par Moscou sur son territoire.

Invité à s'exprimer lors d'une réunion de l'Otan, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmitro Kouleba, a une nouvelle fois réclamé un embargo. "Nous continuerons de plaider en faveur d'un embargo total sur le pétrole et le gaz", a-t-il dit.

Mais si le Parlement européen a adopté jeudi à une écrasante majorité une résolution non contraignante réclamant un "embargo total immédiat", les gouvernements des Vingt-Sept ne semblent pas prêts à prendre une telle mesure qui affecterait fortement leurs économies.

La Hongrie a aussi fait savoir qu'elle s'opposerait aux sanctions visant le pétrole et le gaz, qui nécessiteraient l'unanimité pour être prises au niveau européen.

La difficulté des Vingt-Sept à s'entendre sur un embargo sur le charbon russe - pourtant relativement facile à remplacer - illustre la dépendance énergétique de l'UE.

Selon une source européenne, cet embargo ne devrait pas prendre pleinement effet avant la mi-août, soit un mois plus tard que ce qui avait été initialement proposé, en raison notamment des pressions de Berlin. (Robin Emmott; version française Nicolas Delame et Tangi Salaün)