LA HAVANE, 28 décembre (Reuters) - Les dissidents cubains les plus en vue regrettent que les Etats-Unis ne les aient pas consultés pour dresser la liste des 53 prisonniers politiques qui doivent être libérés dans le cadre de l'accord de réconciliation entre Washington et La Havane.

Depuis des années, ils tiennent pourtant les autorités américaines informées de l'identité des victimes de la répression du régime castriste. En l'absence d'informations précises, ils craignent que la liste ne corresponde pas à la réalité et que les véritables opposants ne restent derrière les barreaux.

"Nous sommes inquiets parce que nous ne sommes pas d'accord avec ce silence, parce que nous avons le droit de savoir qui ils sont", s'est indigné Berta Soler, au nom des Femmes en blanc qui défilent tous les dimanche à La Havane pour réclamer la libération des opposants emprisonnés.

"Il n'y a pas que 53 prisonniers politiques. Il y a en plus et nous craignons que des détenus de droit commun figurent sur la liste américaine", a-t-elle ajouté.

Aucun détail n'a filtré sur la façon dont cette liste a été dressée. En juin, La Commission cubaine des droits de l'homme et de la réconciliation nationale faisait état de 114 prisonniers d'opinion. Douze se trouvaient toutefois en liberté conditionnelle et d'autres ont été relâchés depuis.

Selon Elizondo Sanchez, membre éminent de l'organisation joint par Reuters, il y a au moins 80 opposants dans les geôles cubaines.

Barack Obama a annoncé le 17 décembre que les Etats-Unis allaient normaliser leurs relations diplomatiques avec Cuba et tourner la "page d'une vision dépassée" de leur politique à l'égard de La Havane. (Daniel Trotta, Jean-Philippe Lefief pour le service français)