MAIDUGURI, Nigeria, 2 décembre (Reuters) - Les autorités de Borno ont annoncé lundi l'instauration d'un couvre-feu de 24 heures à Maiduguri, capitale de cet Etat du nord-est du Nigeria, à la suite de l'attaque dans la nuit par des islamistes armés d'une base de l'aviation et d'un camp de l'armée.

Baba Ahmed Jidda, porte-parole du gouverneur de l'Etat de Borno, n'a donné aucune précision sur ces attaques et n'a pas dit s'il y avait des victimes.

Au QG de l'armée nigériane, son porte-parole, le général Chris Olukolade, a par la suite diffusé un communiqué indiquant que les forces de sécurité avaient repoussé des attaques menées par d'"audacieux terroristes". "Des installations militaires comme la base de l'armée de l'air et plusieurs autres sites de l'armée ont été pris pour cibles à Maiduguri", a-t-il ajouté.

Trois avions et deux hélicoptères désaffectés ont été endommagés et la desserte de l'aéroport civil de Maiduguri, qui jouxte la base de l'armée de l'air, a été perturbée avant de reprendre normalement.

Les habitants de la capitale de Borno, berceau de la rébellion de la secte islamiste Boko Haram, ont pour leur part déclaré avoir entendu des combats acharnés pendant la nuit.

"Nous allons reconstruire tous les bâtiments détruits par les insurgés même s'ils les détruisent une centaine de fois", a promis le gouverneur de l'Etat, Kassim Shettima, après avoir inspecté les dégâts. "Je sais que nous vaincrons (...) l'idéologie satanique de ce groupe".

Boko Haram, dont le nom en haoussa veut dire "L'éducation à l'occidental est un péché" et qui prône l'instauration de la "charia" (loi coranique) dans le nord de l'Etat le plus peuplé d'Afrique, n'a pas revendiqué l'opération.

En mai, le chef de l'Etat, le président Goodluck Jonathan, avait décrété l'état d'urgence à Borno ainsi que dans deux autres Etats du Nigeria et ordonné une vaste offensive militaire contre Boko Haram, qui a pris les armes depuis quatre ans et demi. (Ibrahim Mshelizza; Jean-Loup Fiévet pour le service français)