Zurich (awp) - Le fabricant d'outillage pour la construction et de systèmes de fixation Hilti essuie de lourdes pertes dans ses activités en Russie, en raison des sanctions mises en place suite à l'invasion de l'Ukraine. Ces activités ont pesé à hauteur de 50 à 100 millions de francs suisses sur les résultat du groupe liechtensteinois, a confié à AWP Jahangir Doongaji, nouveau directeur général, mardi soir en à l'occasion d'une conférence.

"Cela fait déjà longtemps que nous ne gagnons plus d'argent en Russie", a complété M. Doongaji, qui a repris les rênes de l'entreprise au 1er janvier, succédant à Christoph Loos. Suite au déclenchement de la guerre en Ukraine, Hilti a fortement réduit son activité en Russie. En mars dernier, 300 des 1300 employés avaient déjà été licenciés.

Depuis lors, les effectifs ont été réduits de deux tiers, a ajouté M. Doongaji. "Les sanctions rendent l'activité impossible. Nous avons complètement cessé l'activité outillage. Nous sommes conséquents et nous en tenons à l'esprit et à la lettre des sanctions."

Hilti ne tolère aucune activité de contournement des sanctions de la part d'intermédiaires établis dans des régions périphériques de la Russie. Ainsi, si des acteurs établis au Kazakhstan ou en Turquie commandent trois palettes de perceuses, Hilti ne livre pas, a illustré le directeur général.

La seule activité poursuivie en Russie concerne des produits russes destinés à de petites entreprises de construction. La société estime avoir des engagements vis-à-vis de ses collaborateurs. Mais là aussi, la situation pourrait évoluer. "Nous menons également des discussions au sujet d'un retrait complet", a-t-il indiqué.

En mars, M. Loos, qui siège désormais au conseil d'administration, avait estimé cette perte à entre 50 et 100 millions pour les trois juridictions que constituent la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine.

Hilti publiera son chiffre d'affaires ces prochaines semaines. Le bénéfice sera annoncé le 17 mars.

Croissance de l'activité logiciels

Le nouveau directeur entend accorder une grande importance au développement de l'activité logiciels, qui croît fortement mais à un niveau encore faible. D'ici à 2030, celle-ci devrait dépasser les 100 millions de francs suisses, espère M. Doongaji. Ces logiciels doivent permettre au client de recevoir plus rapidement l'outillage dont il a besoin sur les chantiers au moment voulu.

De grosses acquisitions ne sont pas au programme. "Nous achetons des brevets et des technologies", a-t-il expliqué. Quant à la fabrication de cellules pour batterie, elle ne fait pas partie des projets de Hilti.

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