Les pays de la zone euro sont convenus le 9 avril d'un ensemble de mesures d'urgence pour environ 500 milliards d'euros afin de tenter de soutenir l'activité mais des divergences persistent sur le financement d'un futur plan de relance.

Le désaccord porte notamment sur le recours à des instruments de dette commune. Le clivage oppose des pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas, résolument hostiles à ce mécanisme, à des pays plus touchés par l'épidémie et plus endettés, comme l'Italie ou la France, qui y sont favorables.

Interrogé sur la possibilité d'émettre de tels "coronabonds" dans la situation actuelle, Mario Centeno a répondu au Corriere della Sera: "Pas nécessairement. Mais je ne l'exclus pas. Il y a la proposition d'utiliser le budget européen et celle d'émettre (des instruments) de dette commune. Et l'une n'exclut pas l'autre."

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne débattront de ces questions le 23 avril par visioconférence.

"Ce sera une réunion importante. Je m'attends à ce qu'elle nous indique une direction", a dit Mario Centeno, interrogé sur les décisions susceptibles d'êtres prises lors de ce sommet au sujet d'un possible fonds de relance potentiellement doté de 1.500 milliards d'euros.

L'absence d'accord serait un échec et aucun pays ne peut espérer s'en sortir si l'Union européenne échoue, a prévenu le ministre portugais des Finances.

Un accord est nécessaire d'ici quelques semaines et une partie des fonds dont les pays européens ont besoin pour relancer leurs économies doit être disponible "dès que nous sortons du confinement", soit à la fin du printemps ou en début d'été, a déclaré Mario Centeno.

Il faudra au moins deux ans pour que le produit intérieur brut de l'Union européenne retrouve ses niveaux de 2019, a-t-il estimé.

(Giulia Segreti; version française Bertrand Boucey, édité par Jean-Philippe Lefief)