(Actualisé avec sondage sur inquiétude des parents § 2)

PARIS, 14 avril (Reuters) - La réouverture des établissement scolaires fermés depuis le 16 mars en raison de la pandémie de coronavirus se fera de façon progressive à partir du 11 mai, a indiqué mardi le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer qui souhaite se concentrer sur les élèves les plus en difficultés.

Il a aussi insisté sur les impératifs de santé alors qu'un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo montre que si les Français approuvent nombre de décisions présentées lundi soir par Emmanuel Macron comme la prolongation du confinement (84% des personnes interrogées), la plupart d’entre eux (54%), en particulier les parents de jeunes enfants (60% des 25-34 ans), désapprouvent la réouverture progressive des écoles.

"Il est évident que tout ne va pas se passer du jour au lendemain. D'abord nous avons à définir cette façon dont ça va se réaliser progressivement. C'est pourquoi nous avons deux semaines devant nous pour travailler à ça", a dit Jean-Michel Blanquer dans la matinée sur les chaînes France 2 et Franceinfo.

Lors de son allocution diffusée à la radio et à la télévision la veille, Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive le 11 mai prochain des établissements scolaires (crèches, écoles, collèges et lycées) fermés depuis le 16 mars.

Les cours ne reprendront pas "physiquement" en revanche pour les étudiants de l'enseignement supérieur "jusqu'à l'été", a-t-il précisé.

"Dès aujourd'hui, j'ai les débuts de mes entretiens avec les organisations syndicales que j'aurai tout au long des deux prochaines semaines", a souligné pour sa part le ministre de l'Education.

"Il y a une priorité pour nous à réussir à avoir tous les élèves en difficulté mieux pris en charge qu'ils ne peuvent l'être à distance. C'est un élément majeur dans mon esprit", a poursuivi le ministre.

Jean-Michel Blanquer a aussi évoqué la possibilité de mettre en oeuvre des "petits groupes" de travail.

"Il est hors de question d'avoir des classes bondées dans la situation actuelle, ça c'est une certitude. Pour arriver à ces résultats, il est possible que l'on ait une charge horaire moins importante pour les élèves. On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments de la journée et la suite se passe à distance, notamment pour les élèves les plus grands", a-t-il expliqué.

Prié de dire si les élèves et enseignants disposeraient de masques le 11 mai, il a répondu : "C'est fort possible, mais ça fait partie des choses que l'on va définir au cours des deux prochaines semaines en lien avec les autorités sanitaires."

Le ministre de l'Education nationale a par ailleurs confirmé que les épreuves du baccalauréat et du brevet seraient validées par contrôle continu cette année.

MAI ET JUIN "NE SERONT PAS DES MOIS NORMAUX"

Invité plus tard au journal de 20-Heures de France 2, Jean-Michel Blanquer a insisté sur le fait que ces mois de mai et juin "ne seront pas des mois normaux".

"Les élèves peut-être ne rentreront pas exactement au même moment selon leur niveau, selon leur âge", a-t-il dit, rappelant qu'Emmanuel Macron avait évoqué les "crèches, écoles PUIS collèges et lycées" et soulignant que des considérations de différents types, notamment de nature territoriale, pourraient intervenir.

"Ce qui est très important, c'est qu'on ait un cadre national sur les modalités avec évidemment des adaptations locales", a-t-il souligné. "Le plus important, c'est qu'on ait une vision personnalisé pour chaque élève."

Les parents auront-ils le droit de choisir d'envoyer ou non leurs enfants à l'école ? "Ça se discute, nous verrons cela au cours des deux prochaines semaines", a répondu le ministre.

"Je suis ouvert à des formules souples mais n'oublions pas que le grand objectif, il est d'abord profondément social, c'est-à-dire que nous devons ramener à l'école des enfants qui s'en sont éloignés", a-t-il poursuivi, évoquant les quelque 5% d'élèves qui sont restés "en dehors du radar" des dispositifs d'enseignement à distance mis en place pendant le confinement.

Interrogé sur une réouverture des cantines et des internats, Jean-Michel Blanquer a souligné que ces sujets étaient en discussion avec les collectivités locales. "On peut peut-être avoir des solutions d'équilibre en espaçant les moments de présence à la cantine de façon à ce que les élèves soient bien distanciés", a-t-il dit.

Quant aux sorties et voyages scolaires, le ministre a indiqué qu'ils ne seraient "normalement pas" maintenus. (Blandine Hénault édité par Jean-Michel Bélot et Henri-Pierre André)