par Suyeong Lee et Hyunjoo Jin

SEOUL, 12 mars (Reuters) - Le libéral en tête des sondages pour devenir le prochain président de la Corée du Sud après la destitution de Park Geun-hye a promis dimanche un gouvernement de justice et de bon sens.

La Cour constitutionnelle sud-coréenne a confirmé vendredi à l'unanimité de ses huit juges la destitution de la présidente Park Geun-hye, votée en décembre par les députés après sa mise en cause dans une affaire de trafic d'influence.

Une élection anticipée doit être organisée d'ici le 9 mai.

Dans les sondages, avec près d'un tiers des intentions de vote, le libéral Moon Jae-in, favorable à une politique de dialogue avec le régime de Pyongyang, fait la course en tête en vue de la présidentielle.

"Nous avons encore un long chemin à parcourir. Nous devons faire de ce pays un pays de justice, de bon sens, à travers un changement de régime", a-t-il déclaré dimanche lors d'une conférence de presse. "Nous devons tous travailler ensemble pour une victoire complète."

Première dirigeante sud-coréenne démocratiquement élue à être ainsi écartée du pouvoir, Park, âgée de 65 ans, nie toute malversation, et n'a pas commenté la décision de la Cour. Elle est restée au palais présidentiel, la Maison bleue, mais partira bientôt pour rejoindre sa résidence de Séoul, a annoncé vendredi un porte-parole.

Dimanche, les médias sud-coréens rapportaient que des ouvriers étaient à l'oeuvre pour remettre en état sa maison du quartier de Gangnam. L'agence Yonhap, citant des responsables au palais présidentiel, a précisé que Park quitterait la Maison bleue dès que les rénovations seraient achevées, probablement lundi.

L'OPPOSITION À LA FÊTE

Moon Jae-in a appelé Park à accepter publiquement la décision de la Cour constitutionnelle.

Il a estimé qu'il serait cruel de la déloger de la Maison bleue alors que sa résidence personnelle est en travaux mais l'a mise en garde contre toute tentative de détruire ou subtiliser des documents du palais.

Des milliers d'opposants à Park se sont rassemblés samedi à Séoul pour célébrer son départ et réclamer son arrestation.

Désormais dépourvue de l'immunité présidentielle, Park Geun-hye pourrait faire l'objet d'accusations de corruption, d'extorsion de fonds et d'abus de pouvoir en lien l'affaire de trafic d'influence entourant sa proche amie Choi Soon-sil, qui a elle aussi démenti tout abus.

D'ex-soutiens conservateurs de la présidente sont également descendus dans les rues non loin de là, quoiqu'en moindre nombre. Une forte présence policière entourait ces rassemblements, mais aucun incident n'a été rapporté.

Vendredi, deux partisans de la présidente ont été tués lors d'affrontements avec la police. Un troisième manifestant est mort samedi des suites d'une crise cardiaque.

(Julie Carriat pour le service français)