par Sakari Suoninen

Les exportations ont reculé de 14,7% l'an dernier, contre une baisse de 8,9% pour les importations, selon les statistiques publiées mercredi par l'Office fédéral de la statistique, ajoutant que la Chine a ainsi dû dépasser l'Allemagne l'an dernier et devenir le premier pays exportateur mondial.

Selon un responsable de l'Office, l'activité économique a stagné en Allemagne au dernier trimestre 2009, période pour laquelle les chiffres n'ont pas encore été publiés. L'économie allemande a enregistré une croissance de 0,7% au troisième trimestre et de 0,4% au deuxième, en rythme trimestriel.

En 2008, la croissance du PIB de la première économie européenne avait décéléré à 1,3%. En 2007, le PIB avait progressé de 2,5%.

Pour 2009, les économistes et analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une baisse de 4,8% du PIB allemand.

"Les exportations se sont effondrées, la récession a touché les exportateurs allemands de plein fouet", note Andreas Scheürle, de DekaBank.

L'investissement dans les équipements a chuté de 20% l'an dernier.

"La récession est (déjà) de l'histoire ancienne, aujourd'hui c'est la reprise en cours (qui nous concerne)", estime Carsten Brzeski d'ING Financial Markets.

"Les chiffres d'aujourd'hui masque cependant un ralentissement de la reprise au quatrième trimestre. La chute en rythme annuel de 5% du PIB, sans révision sur les précédents trimestres, (devrait) conduire à une croissance de 0,2% d'un trimestre sur l'autre au quatrième trimestre."

Après être sortie de la récession au deuxième trimestre 2009, l'Allemagne s'attend à une croissance du PIB de 1,2% cette année, même si le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a qualifié le mois dernier cette prévision de "très prudente".

Selon des sources gouvernementales, Berlin s'apprête d'ailleurs à relever sa prévision de croissance pour 2010 pour la porter à environ 1,5%.

Le ministre de l'Economie, Rainer Brüderle, a dit de son côté que l'Allemagne avait fini 2009 sur une hausse modeste.

"La reprise vient également de l'étranger. Nous dégageons encore de la croissance et compte tenu de notre potentiel c'est une bonne nouvelle", commente Andreas Scheürle, chez DekaBank. "Mais la reprise demeure instable."

Version française Jean Décotte et Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Dominique Rodriguez