SANAA, 1er décembre (Reuters) - Les combats entre chiites et sunnites qui ont repris dans le nord du Yémen peu après l'entrée en vigueur d'une trêve, début novembre, ont fait plus de 120 morts, selon un bilan établi dimanche par un responsable gouvernemental chargé de superviser le cessez-le-feu.

Cité par le quotidien Al Thawra, Amin al Hemyari, qui préside la commission de surveillance de la trêve, ajoute que ce sont les rebelles chiites Houthis qui sont à l'origine de la reprise des violences contre les salafistes.

Le bilan qu'il cite concerne les seuls salafistes dans la ville de Damaj. Aucun chiffre n'est disponible concernant les éventuelles pertes subies par les Houthis.

Les combats ont repris peu de temps après l'entrée en vigueur de la trêve, au tout début du mois dernier. Les rebelles Houthis ont accusé les salafistes de masser des milliers d'hommes armés, y compris des étrangers, dans Damaj.

Les salafistes affirment que ces étrangers sont des étudiants en religion.

"Les tirs à l'arme légère n'ont pas cessé ces derniers jours", témoigne un autre responsable gouvernemental cité par le quotidien Al Thawra, qui ajoute que la situation dans la ville de Damaj est dramatique, avec des corps gisant dans les rues et des pénuries de vivres.

En plus du soulèvement houthi et des violences dans le Nord, le Yémen est également confronté à une insurrection séparatiste dans le Sud et est devenu la base arrière d'Al Qaïda dans la péninsule Arabique (Aqpa).

Dans l'est du pays, dans la province de l'Hadramout, un colonel et son fils ont été tués par balles dimanche dans la localité d'Al Qatan.

L'attaque n'a pas été revendiquée mais les autorités yéménites ont attribué par le passé des actions similaires à des islamistes affiliés à Al Qaïda. (Sami Aboudi avec Mohammed Mukhashaf à Aden; Jean-Loup Fiévet et Henri-Pierre André pour le service français)