LE CAIRE, 8 juin (Reuters) - Les familles des Egyptiens tués lors des manifestations qui ont provoqué la chute de Hosni Moubarak en janvier-février 2011 ont réagi avec colère samedi après l'interdiction faite à leurs avocats de prendre part aux prochaines audiences du procès de l'ex-raïs.

Hosni Moubarak, 85 ans, son ancien ministre de l'Intérieur Habib Adli et d'autres responsables de l'ancien régime sont à nouveau jugés pour complicité pour le meurtre de plus de 800 manifestants, après avoir fait appel de leur condamnation en première instance il y a un an.

Les fils de Moubarak, Alaa et Gamal, sont également dans le box des accusés. Ils sont accusés de corruption.

Une partie du public présent au tribunal pour cette deuxième séance du procès en appel s'en est pris aux accusés avant le début de l'audience.

"Le peuple veut exécuter le tueur", a-t-on entendu dans la foule après qu'une femme eut lancé à Hosni Moubarak : "Nous vous aimons, Monsieur le président."

Puis le ton est monté après la décision du magistrat qui présidait la séance de ne pas autoriser les parties civiles, c'est-à-dire les avocats des familles, à participer aux prochaines séances.

Ces derniers ont aussitôt fait savoir qu'ils allaient contester cette décision.

Amené dans le box des accusés en chaise roulante, Hosni Moubarak, vêtu de blanc et portant ses traditionnelles lunettes noires d'aviateur, a semblé en forme.

L'ancien président et son ministre de l'Intérieur ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 2012. Leur procès en appel a commencé il y a un mois. Le procès doit reprendre lundi. (Ali Abdelaty, Shaimaa Fayed et Alastair Macdonald; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Henri-Pierre André)