Une fois de plus, le marché immobilier chinois tient le monde en haleine. La crise d’Evergrande résulte du durcissement règlementaire de 2020, elle est ainsi sciemment acceptée par les autorités. L’objectif semble clair : corriger la mauvaise allocation de capitaux dans un secteur immobilier hypertrophié et investir dans des activités plus productives, explique SwissLife Asset Managers dans ses dernières « Perspectives » consacrées à la conjoncture économique.

Pékin va chercher coûte que coûte à éviter un effondrement des prix et donc une réaction en chaîne impactant la consommation privée et les promoteurs jusqu'ici en bonne santé. La règlementation continue donc de viser l'endettement élevé de nombreux promoteurs immobiliers.

La dette et les fonds propres sont souvent placés en Chine et les banques commerciales qui octroient les crédits sont aux mains de l'Etat, qui les a donc libres pour gérer la crise. " Une crise financière est donc très improbable, et résulterait d'une erreur de Pékin ", estime SwissLife Asset Managers.

Toutefois, un nouveau ralentissement du secteur, qui avec la construction représente 14,5% du PIB chinois, est probable du fait de la hausse du coût du financement pour les développeurs et d'une retenue au moins temporaire des acquéreurs, indique le gestionnaire d'actifs.

La dernière " crise immobilière " induite par l'Etat en 2015 a toutefois montré un impact limité sur le solide secteur des services.

SwissLife Asset Managers maintient donc ses prévisions de croissance de 8,3% (2021) et 5,4% (2022), toujours en deçà du consensus.