Pékin (awp/afp) - Les exportations chinoises ont plongé de 6,1% sur un an en décembre à 209,4 milliards de dollars, a annoncé vendredi l'administration des Douanes, confirmant l'essoufflement d'un moteur crucial de la deuxième économie mondiale.

Les importations du géant asiatique, principale puissance commerciale de la planète, ont elles grimpé de 3,1% sur un an, à 168,6 milliards de dollars. En conséquence, l'excédent commercial chinois a baissé à 40,8 milliards de dollars.

La chute des exportations chinoises pour décembre est nettement plus prononcée que celle attendue par un panel d'experts sondés par l'agence financière Bloomberg (-4%). Les importations ont quant à elles augmenté conformément à leur prévision (+3%).

Les exportations avaient progressé de 0,1% sur un an en novembre, à 196,8 milliards de dollars. Le sursaut était timide, mais cette stabilisation s'avérait de bon augure après sept mois de repli. Car les exportations chinoises avaient dégringolé de 10% en septembre, et de 7,3% en octobre.

En novembre, les importations chinoises avaient gonflé de 6,7% sur un an, à 152,2 milliards de dollars, après s'être repliées de 1,4% en octobre.

Les statistiques des Douanes sont attentivement scrutées par les marchés pour jauger la santé de la deuxième économie mondiale: le commerce extérieur reste un pilier du PIB de la Chine et un moteur traditionnel de sa croissance.

La conjoncture reste précaire: l'industrie en Chine est toujours plombée par des surcapacités massives; l'envolée de l'endettement inquiète; la croissance ne résiste que grâce à une bulle alarmante du secteur immobilier.

Le gouvernement chinois s'efforce de rééquilibrer le modèle de croissance du pays vers les services, les nouvelles technologies et la consommation intérieure, au détriment des industries lourdes et -- justement -- des exportations à faible valeur ajoutée: la transition s'avère douloureuse.

La part du commerce dans son PIB est tombée de 66% en 2006 à 40,7% en 2015, selon la Banque mondiale, mais reste un moteur de croissance crucial.

Et la perspective de vives tensions avec les Etats-Unis (le deuxième partenaire commercial de Pékin après l'Union européenne) pourrait plomber les échanges de la Chine: le président élu américain Donald Trump a promis d'imposer une taxe prohibitive de 45% sur les importations chinoises.

afp/fah