Pékin (awp/afp) - L'inflation en Chine a ralenti en mars après une hausse record le mois précédent, à mesure que le pays redémarre et que les prix retrouvent un rythme comparable à celui d'avant la pandémie de Covid-19.

Les prix à la consommation ont bondi de 4,3% le mois dernier sur un an, après une progression de 5,2% en février, a indiqué vendredi le Bureau national des statistiques (BNS).

Cette hausse est inférieure aux prévisions d'analystes interrogés par l'agence d'informations financières Bloomberg (+4,9%).

"En mars, le redémarrage de la production s'est accéléré, le transport et la logistique ont progressivement repris et les mesures pour maintenir l'offre et stabiliser les prix se sont poursuivies", a relevé Dong Lijuan, statisticien au BNS.

Les mesures drastiques de confinement adoptées par la Chine depuis fin janvier pour endiguer la propagation du Covid-19 avaient largement désorganisé les réseaux de distribution de biens alimentaires à travers le pays. Mais les mesures anti-épidémie ont depuis été progressivement levées.

Par conséquent, les prix de l'alimentaire ont grimpé à un niveau élevé en mars par rapport à un an auparavant (+18,3%) mais ils sont en repli par rapport au mois précédent (-21,9%).

Très surveillés, les prix du porc - la viande la plus consommée dans le pays - ont bondi de 116,4% sur un an. En revanche, ceux des fruits frais ont baissé sur cette période (-6,1%) tout comme les légumes frais (-0,1%).

L'inflation en Chine était déjà dopée ces derniers mois par une flambée des prix du porc du fait d'une offre restreinte, le cheptel chinois étant décimé depuis août 2018 par une épidémie de peste porcine africaine.

En dépit d'une amélioration des conditions sanitaires ces dernières semaines, des centaines de millions de Chinois continuent à limiter leurs déplacements par peur d'être contaminés.

En mars, les prix des carburants ont ainsi baissé de 14,6% sur un an.

De leur côté, les prix à la production (sortie d'usine) ont accru leur baisse sur un an en mars, à -1,5% contre -0,4% le mois précédent.

Il s'agit d'une diminution bien plus prononcée que les prévisions d'analystes (-1,1%).

Pour les entreprises confrontées à un ralentissement de l'activité du fait de l'épidémie "cela pèsera sur les bénéfices et leur capacité à payer à la fois les salaires et leurs dettes", a relevé Bloomberg.

afp/rp