PÉKIN, 12 octobre (Reuters) - Le général Liu Zhenli, chef de l'état-major interarmées de la Commission militaire centrale chinoise, apparaît comme le principal candidat au remplacement du ministre de la Défense du pays, Li Shangfu, qui n'a pas été vu en public depuis plus de six semaines, selon cinq personnes au fait de la question.

La nomination de Liu Zhenli devrait intervenir avant que Pékin n'organise un forum international sur la sécurité à la fin du mois, selon l'une de ces personnes. Elle pourrait annoncer un rapprochement d'ordre militaire avec les États-Unis, dans un contexte de tensions régionales, ont déclaré trois analystes militaires à Reuters.

Li Shangfu a fait l'objet de sanctions américaines en 2018 pour un contrat d'armement conclu avec la Russie dans le cadre de ses fonctions antérieures.

Liu Zhenli, 59 ans, n'est pas soumis aux sanctions occidentales. Il est aussi l'un des rares généraux chinois de sa génération à avoir une expérience du combat, ayant été impliqué en 1986 dans des accrochages liés au conflit frontalier sino-vietnamien.

Actuellement chef du département de l'état-major interarmées de la Commission militaire centrale, Liu Zhenli a été décrit comme le successeur probable de Li Shangfu par une personne ayant connaissance de la question, ainsi que par deux personnes proches de l'armée et deux fonctionnaires régionaux connaissant bien la politique chinoise. Ces individus ont parlé sous le couvert de l'anonymat en raison de la nature confidentielle des informations.

Le ministère chinois de la Défense et le bureau d'information du Conseil d'État n'ont pas répondu aux demandes de commentaires. Reuters n'a pas pu joindre Liu Zhenli lui-même pour un commentaire.

Un porte-parole du ministère américain de la Défense a refusé de commenter l'éventuelle nomination de Liu Zhenli, mais a déclaré que les États-Unis "continuent de croire en l'importance de maintenir des lignes de communication ouvertes entre militaires".

Si son départ est confirmé, Li Shangfu sera le deuxième ministre de haut rang à être limogé au cours des derniers mois. (Reportage Reuters, version française Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault)