CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et du soja ont baissé cette semaine à Chicago, comme se précise le risque d'une offre élevée au Brésil ainsi qu'en Argentine, entraînant avec eux les prix du blé.

"Pour ce qui est du soja et du maïs, la baisse des cours est avant tout liée au temps en Argentine", a mis en avant Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

Alors que le pays avait connu un temps sec et chaud voici quelques semaines, des pluies bienvenues ont arrosé ces derniers jours de grandes régions productrices.

"Cela ne garantit pas que toute la période de croissance se passera bien, mais c'étaient des pluies au bon moment et très bien placées géographiquement", a expliqué M. Nelson.

Après que les producteurs américains ont particulièrement profité en 2016 de mauvaises récoltes en Amérique du Sud à la suite d'un temps défavorable, ce cas de figure ne semble donc pas parti pour se reproduire.

Les investisseurs "sont en train de perdre leur enthousiasme pour le soja face à l'amélioration du temps en Argentine, ainsi que de bonnes conditions au Brésil", a enchaîné dans une note Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Il citait des estimations d'un organisme sud-américain, qui s'attend à ce que la récolte brésilienne d'oléagineux atteigne 106,2 millions de tonnes, soit nettement plus que les prévisions actuelles du département américain de l'Agriculture (USDA).

"Comme le dollar reste fort, cela crée une atmosphère négative pour les cours", la solidité persistante du billet vert étant de mauvais augure pour les exportations américaines, a expliqué M. Nelson.

Il remarquait néanmoins que la demande restait pour l'heure soutenue pour les produits américains, avec plusieurs grandes ventes annoncées à l'international pour le maïs et des chiffres hebdomadaires bien meilleurs que prévu sur les exportations de soja.

"Quant au blé, il a plus ou moins suivi la direction du maïs et du soja", a remarqué M. Nelson. "La situation reste défavorable sur le plan de la demande mondiale, avec une très large récolte dans la région de la mer Noire (Ukraine, Russie)."

Le marché pouvait tout de même attendre un facteur de soutien avec le temps particulièrement froid subi le week-end précédent par d'importantes régions productrices aux Etats-Unis.

"Les températures ont baissé proches de records, ce qui pourrait facilement avoir endommagé des cultures de blé d'hiver", a écrit Jack Scoville, de Price Futures Group. "Personne ne pourra dire à quel point il y a eu des dégâts tant que la période de dormance ne sera pas achevée. Mais on a probablement perdu du blé."

Pour l'heure, l'année ne semble désormais plus guère présenter d'enjeux pour des investisseurs qui s'apprêtent à déserter le marché pour les fêtes.

"Beaucoup sont déjà sur le départ après avoir clos leurs comptes pour 2016", a conclu M. Strickler. "Et il faut s'attendre à ce que ce soit la même chose la semaine prochaine."

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, s'échangeait à 3,4650 dollars contre 3,5625 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour mars, lui aussi le plus actif, valait 3,9600 dollars, contre 4,0925 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour mars, là encore le plus échangé, coûtait 10,0000 dollars contre 10,4675 dollars précédemment.

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