Actualisé avec variations hebdomadaires et cours de clôture

CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs, du soja et, dans une bien moindre mesure, du blé ont baissé cette semaine à Chicago, réagissant à des prévisions plus ou moins engageantes sur l'offre du ministère américain de l'Agriculture (USDA).

"L'USDA a publié son rapport +Wasde+", qui donne chaque mois une idée de l'offre et de la demande des principaux produits agricoles, "et ses estimations sur la production de soja ont largement dépassé les attentes en laissant présager d'une récolte sans précédent" aux Etats-Unis, a mis en avant Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

Si le ministère a relevé ses prévisions, c'est notamment parce qu'il s'attend à des rendements élevés pour l'oléagineux et certains analystes préviennent que leur niveau pourrait être encore supérieur à ces prévisions, puisque les dernières évaluations hebdomadaires en date sur les récoltes, publiées en début de semaine, sont particulièrement bonnes.

"Une des rares lueurs d'espoirs, c'est que (l'USDA) a abaissé ses prévisions de production au Brésil pour 2016-2017", a nuancé dans une note Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

En revanche, il remarquait de mauvaises nouvelles du côté de la demande, puisque le ministère a réduit ses prévisions d'importations de la part de la Chine, dont les achats élevés ont pour l'heure largement soutenu le marché du soja.

En ce qui concerne le maïs, le bilan est mitigé puisque l'USDA a abaissé ses prévisions d'offre aux Etats-Unis, mais dans une moindre mesure que ce qui était prévu.

"C'est de nouveau une grosse récolte qui est au programme, au moment où elle est en plein déroulement", a prévenu M. Strickler. "Même si elle n'est pas aussi élevée que ce qui était initialement attendu, on va se retrouver avec (...) les stocks de fin de campagne les plus élevés depuis 20 ans".

Il reconnaissait que les derniers chiffres sur les exportations témoignaient d'une demande solide pour la céréale américaine mais soulignait que "c'est essentiel qu'elle demeure soutenue pour absorber le niveau record de l'offre".

Enfin, la situation est plus engageante pour le blé, dont les cours ont limité leurs pertes même s'ils restent proches de leurs plus bas niveaux depuis une dizaine d'année.

"Le gouvernement américain n'a pas changé ses prévisions de production pour les Etats-Unis mais il les a abaissé pour l'ensemble du monde", a rapporté M. Nelson.

L'offre mondiale de blé pâtit notamment de l'été catastrophique des agriculteurs français, qui a poussé l'USDA a réduire ses prévisions pour l'Union européenne (UE), ce qu'a également confirmé jeudi une nouvelle révision en baisse de la production locale par l'organisme France AgriMer.

Même si ce développement est positif pour les cours, "les Etats-Unis vont continuer à faire face à une forte concurrence à l'exportation de l'Australie et de la région de la mer Noire", soit l'Ukraine et la Russie, a nuancé M. Strickler.

De plus, "le dollar donne des signes de renforcement", a écrit Jack Scoville, de Price Futures Group. "La demande pourrait souffrir si le dollar se renforce encore".

Le billet vert est sujet à des fluctuations dans l'attente de la prochaine décision de politique monétaire de la Réserve fédérale, prévue le 21 septembre.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,3700 dollars contre 3,4100 dollars en fin de semaine précédente (-1,17%).

Le boisseau de blé pour décembre, lui aussi le plus actif, valait 4,0325 dollars, contre 4,0350 dollars auparavant (-0,06%).

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 9,6000 dollars contre 9,8025 dollars précédemment (-2,07%).

jdy/cj