Revoici avec jeudi et non vendredi dans les paragraphes finaux

CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs, du blé et du soja ont monté cette semaine à Chicago, oubliant un rapport défavorable du département de l'Agriculture (USDA) pour scruter les risques sur les cultures.

Les marchés agricoles "ont négligé beaucoup d'éléments négatifs" cette semaine, raccourcie par un jour férié vendredi, a résumé Bill Nelson, de Doane Advisory Services, reconnaissant que leurs mouvements n'apparaissaient pas forcément "logiques".

C'est avant tout le rapport mensuel de l'USDA sur l'équilibre du marché, dit Wasde, qui s'est révélé une mauvaise nouvelle avec des estimations élevées sur l'offre, mais les cours n'ont connu qu'un bref coup de mou après sa publication mardi.

Le marché du soja, notamment, "a bien tenu alors même que les estimations de l'USDA laissent craindre une compétition marquée de l'Amérique du Sud lors des prochaines semaines", a écrit Jack Scoville, de Price Futures Group.

"L'USDA a relevé ses prévisions sur la production en Argentine et, plus encore, au Brésil", a-t-il précisé. "Mais si les estimations sur le Brésil dépassaient ce qu'avaient en tête les analystes, elles n'étaient pas supérieures à des estimations relayées par les médias lors des dernières semaines."

La situation était assez équivalente pour le maïs: comme pour le soja, l'USDA a relevé ses prévisions sur les réserves mondiales, mais les cours s'en sont vite remis.

"Le marché est en train de détourner son attention du niveau élevé de l'offre pour se concentrer sur les inquiétudes autour de la production prévue pour 2017", ont expliqué dans une note les experts de la maison de courtage Allendale.

"Il faut se rappeler que c'est la période des +trop+", ont-ils ajouté. "Trop sec, trop humide, trop froid ou trop chaud."

De fait, au moment où doivent être semés le maïs et le soja aux Etats-Unis, la météo prend une importance cruciale et les régions productrices américaines sont largement arrosées de pluies, ce qui commence à inquiéter quant à des retards.

"Cela ne va pas être un désastre mais cela réduit la perspective de semis rapides et d'une production élevée", a expliqué M. Nelson.

"Et, en Amérique du Sud, des pluies importantes sont récemment tombées en Argentine, ce qui réveille le souvenir d'avril 2016: de grosses précipitations avaient inondé et endommagé la production", a-t-il enchaîné. "Cela ne veut pas dire que cela sera aussi grave cette année, mais on commence à se préoccuper."

Il faisait par ailleurs état de blocages du côté de l'offre brésilienne car les agriculteurs locaux rechignent à vendre face au bas niveau des cours et au taux de change défavorable du real par rapport au dollar.

A ce sujet, "le dollar pourrait s'affaiblir, ce qui profiterait à l'ensemble des matières premières américaines en renforçant leur compétitivité", a envisagé M. Nelson.

Il faisait référence à un entretien donné cette semaine au Wall Street Journal par le président américain Donald Trump, qui a réitéré ses inquiétudes sur la force du billet vert.

Autre élément notable de cet entretien, M. Trump a dit renoncer à accuser la Chine de manipuler sa monnaie, marquant un adoucissement notable face à un pays qu'il a beaucoup attaqué sur le plan commercial lors de sa campagne.

"La Chine est un tel acheteur, notamment de soja, que le ton moins agressif de M. Trump laisse espérer un effet positif sur les exportations américaines", a avancé M. Nelson, évoquant une situation semblable avec le Mexique.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a terminé jeudi à 3,7100 dollars, contre 3,5950 dollars en fin de semaine précédente (+3,20%).

Le boisseau de blé pour mai, lui aussi le plus actif, valait 4,2975 dollars, contre 4,2400 dollars auparavant (+1,36%).

Le boisseau de soja pour mai, là encore le plus échangé, coûtait 9,5550 dollars, contre 9,4200 dollars précédemment (+1,43%).

jdy/pb