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CHICAGO (awp/afp) - Les cours du blé ont encore faibli cette semaine à Chicago face aux perspectives moroses pour les exportations tandis que ceux du soja et du maïs ont pâti de l'impatience des investisseurs face à l'absence d'avancées concrètes dans les négociations sino-américaines.

"On pensait que la Russie allait peut-être manquer d'un peu de blé et que cela pourrait ouvrir des opportunités pour les marchands américains", remarque Bill Nelson de Doane Advisory Services.

Mais non seulement la Russie et l'Ukraine continuent d'exporter la céréale à bon rythme mais "les conditions météorologiques y sont plutôt favorables à la récolte en cours", souligne le spécialiste. "Certaines estimations sur la production à venir sont en train d'être révisées à la hausse."

Dans le même temps aux Etats-Unis, les premières estimations de l'année sur la qualité des récoltes en cours dans les plaines du Sud, où est principalement cultivé le blé d'hiver, "ont parfois montré une certaine baisse de la qualité par rapport aux derniers rapports en novembre" mais les récoltes semblent "rester de qualité dans leur ensemble et au-dessus de la moyenne des cinq dernières années", ajoute M. Nelson.

Aussi, face à la perspective d'une bonne récolte aux Etats-Unis et de débouchés limités à l'étranger, les chiffres montrant jeudi des ventes de blé américain à l'étranger supérieures aux attentes lors de la semaine achevée le 21 février n'ont pas suffi à rasséréner les investisseurs.

Le boisseau de blé pour mai, le plus actif actuellement, a perdu 7% sur l'ensemble de la semaine, en terminant vendredi à 4,5725 dollars contre 4,9175 dollars vendredi dernier. Il s'agit de son plus bas niveau depuis que ce contrat est échangé ainsi que du prix le plus faible depuis février 2018 pour un contrat à livraison à moyen terme.

Pas de grosses commandes

Les cours des produits agricoles ont aussi été lestés cette semaine par l'absence de progrès concrets entre la Chine et les Etats-Unis.

Après d'apparentes avancées la semaine dernière dans les pourparlers entre les deux pays, les investisseurs espéraient des annonces sur la conclusion imminente d'un accord qui apaiserait les tensions commerciales entre les deux pays.

Les courtiers avaient notamment beaucoup misé sur un tweet du secrétaire américain à l'Agriculture, qui a affirmé vendredi dernier que la Chine s'était engagée à acheter 10 millions de tonnes supplémentaires d'oléagineux.

Mais aucune grosse commande n'est apparue depuis dans le système affichant au quotidien les plus grosses opérations.

Certes, "depuis début janvier, près de 2,7 millions de tonnes de soja ont été expédiées en Chine, soit une moyenne de 381.000 tonnes par semaine", remarque Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

"Mais cela reste sous la moyenne des 408.000 à 816.000 tonnes qui étaient envoyées chaque semaine avant la mise en place des taxes supplémentaires à l'importation" imposées par Pékin depuis juillet 2018 en représailles à des sanctions américaines similaires.

Les exportations avaient en effet nettement ralenti dès la mise en place de ces taxes douanières plus élevés. La question reste donc de savoir si ces cargaisons qui, dans le cadre des négociations en cours avec Washington, représentent des gestes de bonne volonté de la part de Pékin, "se poursuivront une fois qu'un accord sera scellé", relève M. Strickler.

Le boisseau de soja pour mai, le contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 9,1150 dollars contre 9,2375 dollars une semaine auparavant, perdant 1,3% sur la semaine.

Les réserves mondiales de maïs sont elles en train de baisser et les exportations américaines de la céréale sont légèrement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, souligne M. Strickler.

De plus, "le travail dans les champs dans plusieurs zones du sud-est et du centre des Etats-Unis est retardé en raison des conditions humides", note-t-il.

Mais là aussi, l'absence d'accord sino-américain pèse sur les cours.

D'autant plus que le temps est plutôt propice au Brésil et en Argentine et que les moissons y avancent bien.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, contrat le plus échangé désormais, a terminé vendredi à 3,7300 dollars contre 3,8450 dollars vendredi dernier, cédant 3% sur la semaine.

jum/ved