La présidente du Medef, Laurence Parisot, a présenté ce document lors de la séance de clôture du 25e sommet franco-africain que la France a ouvert pour la première fois à des acteurs non étatiques, à savoir plus de 200 chefs d'entreprises qui ont débattu pendant deux jours du rôle dans secteur privé dans le soutien au développement.

"Les entreprises veulent clairement s'inscrire au coeur de la nouvelle relation entre l'Afrique et la France. Elles sont conscientes de leurs responsabilités, pas simplement économiques mais aussi sociétales, sociales et éthiques", a-t-elle déclaré.

Tous les grands groupes français présents en Afrique, Total, Areva, Bouygues ou Bolloré, étaient représentés à Nice mais également des PME et des entreprises africaines.

Invités aux débats, les syndicats français ont boycotté la réunion. La CFDT a déploré dans un communiqué que les syndicats n'aient pas été associés à sa préparation.

Elle ajoute que six syndicalistes africains invités à la demande du ministère français des Affaires étrangères n'ont pu venir faute de prise en charge de leur voyage et de leur séjour.

"Au regard du faste de la réception et des frais engagés, on peut à juste titre douter de la volonté réelle de faire participer les organisations syndicales africaines", dit-elle.

LA CGT DÉNONCE DE "BEAUX DISCOURS"

La CGT a dénoncé pour sa part de "beaux discours" alors que les "pratiques des entreprises françaises sur le continent africain sont souvent bien différentes", le syndicat épinglant Total, Areva ou Bolloré.

"Sauf à se réduire à un simple exercice de relations publiques, la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ne peut seulement reposer sur les démarches volontaires et non contraignantes", a ajouté le syndicat.

Longue de 17 chapitres, la charte traite de trois sujets :

- la responsabilité économique des entreprises, avec notamment le refus de toute pratique de corruption et le recours privilégié à des partenaires locaux (fournisseurs, sous-traitants) ;

- la responsabilité sociale : il s'agit entre autres de promouvoir les normes en matière de droit de la personne et de droit du travail ou de recruter majoritairement de la main d'oeuvre locale en développant aussi sa qualification par la formation continue ;

- la responsabilité environnementale en s'attachant à minimiser l'impact des activités de l'entreprise sur l'environnement.

"Certaines initiatives peuvent paraître faciles et de pure forme. Ce n'est pas du tout notre vision et nous allons tout faire pour diffuser cette charte auprès de toutes les entreprises qui interviennent en Afrique ou qui sont déjà sur le terrain parce qu'elles sont africaines. Nous allons nous impliquer pour faciliter son adoption et plus encore sur son application", a promis Laurence Parisot.

Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse