(Actualisé avec précisions)

BRUXELLES, 4 décembre (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro ont choisi lundi leur collègue portugais Mario Centeno, 50 ans, pour prendre la présidence de l'Eurogroupe, succédant au Néerlandais Jeroen Dijsselbloem.

"L'Eurogroupe vient d'élire Mario Centeno, le ministre des Finances du Portugal, à sa présidence. Il prendra ses fonctions le 13 janvier 2018", déclarent les ministres dans un communiqué publié sur Twitter.

"C'est un honneur d'être le prochain président de l'Eurogroupe", a déclaré Mario Centeno à la première conférence de presse après son élection. "Nous disposons d'une fenêtre unique pour continuer à mieux préparer nos économies et nos sociétés, et nous sommes très concentrés là-dessus."

Soutenu par la France, l'Allemagne et l'Italie, il a été élu au deuxième tour de scrutin aux dépens de Dana Reizniece-Ozola, Pierre Gramegna et Peter Kazimir, respectivement ministre des Finances de la Lettonie, du Luxembourg et de la Slovaquie.

Mario Centeno prendra ses fonctions en janvier, alors que la zone euro prépare des réformes structurelles, qui pourraient modifier les règles de fonctionnement du bloc des 19.

Les responsables de l'Union européenne estiment que les six premiers mois de 2018 constitueront la meilleure période pour mettre en place ces réformes difficiles, avant la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE et la campagne des élections européennes prévues pour 2019.

La Commission européenne dévoilera mercredi un ensemble de propositions destinées à accroître l'intégration économique de la zone euro et la renforcer en cas de crise financière.

Mario Centeno pourrait défendre certaines réformes ambitieuses, comme celle de doter la zone euro d'un budget spécifique, ont déclaré des responsables français, une idée à laquelle Berlin est opposé.

"UNE CROISSANCE INCLUSIVE"

Mario Centeno a été nommé en 2015 par le Premier ministre socialiste Antonio Costa et est revenu sur certaines mesures d'austérité introduites à l'occasion d'un plan de renflouement du pays intervenu durant la crise de la dette de 2011 à 2014.

Il a toutefois géré les finances publiques avec rigueur, insistant pour que les objectifs budgétaires vis-à-vis de l'UE soient tenus.

Durant ses deux ans et demi d'exercice, Mario Centeno s'est attaché à renforcer l'intégration de la zone euro en établissant un budget et un ministère des Finances communs qu'en transformant le fonds de renflouement de la zone euro en un Fonds monétaire européen.

Il supervisera également le dénouement du troisième plan de renflouement de la Grèce en août 2018, après quoi le pays sera en principe à nouveau apte à se financer lui-même sur le marché des capitaux.

Mario Centeno a dit qu'il voulait promouvoir une "prospérité inclusive" qui mette fin aux difficultés économiques subies par les citoyens européens durant la crise économique.

"J'ai la capacité et tenterai de la mettre en oeuvre pour mobiliser toutes les idées (...) en vue de promouvoir une croissance et une prospérité inclusives susceptibles de mettre fin à une période qui fut très difficile pour l'Europe", a-t-il déclaré. (Jan Strupczewski et Francesco Guarascio, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Juliette Rouillon)