Londres (awp/afp) - Le cacao a plongé cette semaine en raison de meilleures perspectives de récolte tandis que le café a évolué diversement à Londres et New York et que le sucre a subi un mouvement de correction.

La semaine d'échanges a toutefois été écourtée en raison d'un jour férié lundi à l'occasion des fêtes de Pâques.

- Le cacao rattrapé par la pluie -

Les cours du cacao ont nettement décliné cette semaine, plombés par l'arrivée de précipitations en Afrique de l'Ouest, la principale région productrice, ce qui a éloigné les craintes d'un déficit.

La tonne de cacao est même tombée jeudi à Londres à 2.119 livres, un plus bas en près d'un mois et demi, tandis qu'elle a atteint vendredi à New York 2.890 dollars, un minimum en plus d'un mois.

"Le cacao a baissé car le marché table sur un accroissement de l'offre et un affaiblissement de la demande", a relevé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Selon ce dernier en effet, de nombreuses zones de production en Afrique de l'Ouest ont profité du retour de pluies bénéfiques ces dernières semaines, qui devraient permettre d'obtenir une importante récolte de mi-saison alors que la récolte principale de la saison 2015/2016 touche à sa fin.

"Il semble qu'il y ait assez de cacao pour répondre à la demande et le potentiel de hausse (des prix) devrait être limité", a ajouté M. Scoville.

- Le café souffre du renforcement du réal -

Les cours de l'arabica ont accusé le coup à New York, lestés par l'appréciation du réal par rapport au dollar et l'incertitude politique régnant au Brésil, tandis que le robusta a mieux résisté à Londres.

La force du réal face au dollar, devise dans laquelle sont libellés les achats de café, pousse en effet les producteurs à vendre leur récolte pour obtenir davantage de billets verts, ce qui a tendance à peser sur les prix.

En outre, la crise politique actuelle que traverse le Brésil, premier producteur mondial d'arabica, a contribué à détourner les investisseurs spéculatifs des actifs plus risqués, les poussant à vendre leurs contrats pour récupérer davantage de dollars.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a fustigé cette semaine un "coup d'État" de l'opposition qui veut la destituer tandis qu'en coulisses chaque camp menait une course effrénée pour rallier des députés avant un vote crucial sur cette question mi-avril.

La livre d'arabica est ainsi tombée vendredi à New York à 124,40 cents, un minimum depuis la mi-mars.

Moins soumis aux aléas brésiliens, le robusta a légèrement progressé, bénéficiant toujours de prévisions de déficit pour la saison en cours mais aussi pour la prochaine alors que le Vietnam, son principal producteur, a récemment essuyé des conditions de sécheresse préjudiciables aux récoltes.

- Le sucre affecté par des prises de bénéfices -

Les cours du sucre ont connu une semaine en deux temps, se stabilisant tout d'abord avant de s'enfoncer nettement à partir de jeudi.

La tonne de sucre blanc s'est même enfoncée vendredi à Londres jusqu'à 432,40 dollars, un minimum en quinze jours, tandis que la livre de sucre a atteint le même jour à New York 14,98 dollars, au plus bas depuis trois semaines.

"Le mouvement de vente (observé) ces derniers jours peut être une liquidation résultant de l'absence d'un élan haussier ou (dû à) des prises de bénéfices avant la fin du trimestre", a estimé Nick Penney, analyste chez Sucden Financial.

De même, M. Scoville a souligné que l'actuelle baisse des cours ressemblait à un simple mouvement de correction suite à la forte progression qu'ont connue les cours ces dernières semaines, dont la tendance fondamentale à plus long terme reste toujours haussière.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.485 dollars vendredi à 17H25 GMT, contre 1.495 dollars le jeudi précédent à 13H30 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 126,80 cents, contre 129,10 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 436,80 dollars, contre 461,50 dollars le jeudi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 15,18 cents, contre 16,26 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 2.127 livres sterling, contre 2.192 livres sterling le jeudi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.890 dollars, contre 2.949 dollars huit jours plus tôt.

afp/rp