« Dette, 5000 ans d'histoire » David Graeber.
« Le FMI est l'équivalent « haute finance » des armoires à glace qui viennent vous casser une jambe ».  Comparer les sanctions de la célèbre institution internationale envers les pays qui peinent à rembourser leurs dettes, à des pratiques mafieuses n'est pas la seule sensation forte de l'ouvrage.

 « Devons nous honorer nos dettes ? ». Est-il légitime de les honorer ou de les ignorer ? Tout est question de rapport de forces.

Le propos est limpide, mais l'entreprise de l'auteur : résumer 5000 ans d'histoire de dettes est une somme, un exercice autant d'archéologue que d'historien. Pour David Graeber : « L'histoire montre que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dette ; cela crée aussitôt l'illusion que c'est la victime qui commet un méfait. » Une pensée commune aux conquérants et aux maffieux.


Réflexions qui nous amènent directement aux dettes contractés par les dictateurs auprès des pays de l'Ouest qui mettent en demeure des états exsangues de rembourser les millions de dollars qui fructifient sur les comptes personnels des « grosses casquettes », ou encore à la crise des subprimes où des familles furent (sont) jetées sur le trottoir pour non solvabilité organisée par les généreux prêteurs. Une crise qui en septembre 2008 a paralysé l'économie mondiale.
Un ouvrage remarquablement documenté, un éclairage fascinant sur l'histoire du monde et de l'économie par un anthropologue, économiste, un des penseurs les plus influents du mouvement Occupy Wall Street.

« Dette, 5000 ans d'histoire » David Graeber. Editions les liens qui libèrent Septembre 2013. 620 pages 29,90 euros.

distribué par