Le dollar canadien a atteint son plus bas niveau en quatre mois par rapport à sa contrepartie américaine vendredi, avant de reprendre quelques pertes, les investisseurs ayant augmenté les paris sur une réduction des taux d'intérêt par la Banque du Canada en juin, suite à des données sur l'emploi plus faibles que prévu.

L'économie canadienne a perdu 2 200 emplois en mars, manquant les estimations d'un gain de 25 000, tandis que le taux de chômage a augmenté à un nouveau sommet de 26 mois de 6,1 %.

"Les données d'aujourd'hui confirment que l'économie canadienne n'est pas aussi forte que les données officielles sur le PIB et la Banque du Canada le laissent entendre, et que des réductions de taux substantielles sont nécessaires", a déclaré Simon Harvey, responsable de l'analyse des devises pour Monex Europe et Monex Canada.

"Alors que les marchés se rendent compte de cette inévitabilité et commencent à évaluer les trajectoires de plus en plus divergentes de la BoC et de la Fed, cela devrait conduire l'USD-CAD à notre prévision à trois mois de 1,38."

Les investisseurs considèrent qu'il y a 75 % de chances que la banque centrale canadienne commence à réduire ses taux en juin, contre 68 % avant les données.

La majorité des économistes interrogés par Reuters pensent également que les baisses de taux commenceront en juin et que la Banque du Canada maintiendra ses taux lors de sa décision de mercredi prochain.

Le dollar canadien s'échangeait 0,3 % de moins à 1,3585 pour un dollar américain, soit 73,61 cents américains, après avoir atteint son niveau le plus bas depuis le 27 novembre à 1,3647. Pour la semaine, la devise est en baisse de 0,4 %.

Des données séparées ont montré que la croissance de l'emploi aux États-Unis dépassait les attentes, ce qui a stimulé le dollar américain par rapport à un panier de devises principales.

Le prix du pétrole, l'un des principaux produits d'exportation du Canada, a augmenté de 0,4 % à 86,91 dollars le baril, ajoutant à ses gains récents alors que les tensions géopolitiques augmentent au Moyen-Orient.

L'écart entre le rendement à 2 ans du Canada et son équivalent américain s'est creusé d'environ 7 points de base pour atteindre 53 points de base en faveur du billet américain, son plus grand écart depuis le 26 février. (Reportage de Fergal Smith ; Rédaction d'Andrea Ricci et Alistair Bell)