* Rencontre Hollande-Monti à Paris avant le sommet de Bruxelles

* Il reste quelques jours pour s'entendre, dit Hollande

* Monti espère un accord sur les bases du débat de novembre (Actualisé avec autres citations, contexte)

PARIS, 3 février (Reuters) - Les conditions ne sont pas encore réunies pour un accord sur le budget européen pour la période 2014-2020, a déclaré dimanche François Hollande, qui espère toutefois aboutir au sommet de Bruxelles à l'instar de Mario Monti.

Le président du Conseil italien était à Paris dans le cadre de la tournée diplomatique, qui l'a aussi emmené à Berlin, visant à aplanir les divergences entre les Vingt-Sept, qui n'avaient pu trouver un accord lors du sommet de novembre 2012.

"Nous faisons tout pour que lors du prochain conseil, nous puissions trouver un accord mais les conditions ne sont pas encore, à ces heures, réunies", a dit François Hollande lors d'une déclaration devant la presse aux côtés de Mario Monti.

"Mais il nous reste encore quelques jours, et j'imagine des nuits entières, pour aboutir aux résultat que nous souhaitons tous, c'est-à-dire une négociation réussie sur la perspective financière", a-t-il ajouté.

Mario Monti a formulé le même voeu, à quatre jours du sommet de Bruxelles qui commence jeudi.

"J'espère qu'on pourra trouver un accord la semaine prochaine en essayant de respecter le paquet qu'on avait eu du mal à négocier en novembre", a-t-il souligné.

"J'espère que le système qui en découlera sera plus juste", a-t-il ajouté, faisant remarquer que l'Italie avait été le premier contributeur net au budget de l'UE en 2012.

Pour le dirigeant italien, en campagne à trois semaines des législatives des 24 et 25 février, "la contribution nette de chaque pays membre doit être à la hauteur de la situation économique de chacun, compte tenu de la crise financière qui a sévi pour certain plus que pour d'autres".

HAUT NIVEAU DE L'EURO

François Hollande a paru par ailleurs s'inquiéter de l'excès d'optimisme des marchés financiers qui ont fait s'envoler cette semaine le niveau de l'euro.

"Les marchés ont salué avec ampleur, excès, par le niveau de l'euro, la confiance qu'ils accordaient aux pays qui composent la zone", a dit le président de la République.

L'euro a atteint cette semaine son plus haut niveau depuis 14 mois face au dollar, à plus de 1,36 dollar, et son plus haut niveau depuis 33 mois face au yen, des parités qui pèsent sur les exportations même si elles allègent le coût des importations, en particulier d'énergie.

Les responsables politiques européens s'abstiennent le plus souvent de commenter le niveau de l'euro, la politique monétaire étant du ressort exclusif de la Banque centrale européenne, qui est indépendante.

François Hollande, qui doit prononcer mardi un discours devant le Parlement européen de Strasbourg, doit assister mercredi au match amical de football France-Allemagne avec Angela Merkel.

Les deux dirigeants assisteront ensemble à la rencontre au Stade de France mais leur entourage travaille aussi à une rencontre plus studieuse afin de rapprocher leurs positions.

La Grande-Bretagne, suivie par d'autres pays comme la Suède, milite pour une réduction d'ampleur du budget européen alors que la France, l'Italie ou la Pologne souhaitent préserver les fonds structurels ou la Politique agricole commune.

L'Allemagne, qui a défendu une position médiane entre la France et le Royaume-Uni, s'était placée au centre du jeu diplomatique européen à cette occasion.

Les négociations sur le budget sont traditionnellement tendues, et le référendum promis par le Premier ministre britannique David Cameron sur l'appartenance de son pays à l'Union pourrait contribuer à crisper les négociations.

Pour l'heure, on estime de source française qu'un accord pourrait se faire sur une enveloppe globale un peu inférieure aux 983 milliards d'euros proposés en novembre par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. (Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)