par Julien Toyer

Cet échange intervient quelques jours avant une réunion très attendue des ministres des Finances de la zone euro et de l'UE, lundi et mardi prochain à Bruxelles, au cours de laquelle cette question pourrait être évoquée, tout du moins en coulisses.

Mercredi, le Portugal, qui est présenté par les économistes comme le prochain pays pouvant faire appel au FESF, est parvenu à placer sans difficulté près de 1,25 milliard d'euros d'obligations, même s'il a dû concéder des taux plus élevés qu'en fin d'année 2010.

"Nous devons nous assurer de la capacité effective du mécanisme et nous devons élargir le champ de ses activités. C'est notre rôle de faire des propositions. Nous espérons bien entendu que les Etats membres les accepteront", a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, lors d'une conférence de presse.

"Je pense qu'il est important pour la stabilité de l'euro qu'il y ait un engagement clair (...) Je ne vois aucune raison de ne pas prendre de décision sur ces questions au plus tard d'ici le prochain Conseil européen du 4 février", a-t-il ajouté.

Le FESF repose sur des garanties des membres de la zone euro pour un montant total de 440 milliards d'euros mais sa capacité réelle de prêt est réduite à environ 250 milliards d'euros afin de pouvoir se prévaloir de la note maximale de AAA et en raison des pénalités imposées aux Etats y recourant.

Jusqu'à maintenant il n'a été utilisé que pour l'Irlande, pour un montant de 17,7 milliards d'euros.

RÉPONSE SYSTÉMIQUE

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a lui aussi insisté sur la nécessité de préparer les décisions à venir "en profondeur".

"Un pas en avant réaliste est celui décrit par le président (José Manuel) Barroso. En d'autres mots, de renforcer la capacité de prêt et d'élargir le champ des activités du FESF, sur lequel des discussions sont en cours entre les Etats membres", a-t-il poursuivi.

Mais, depuis Paris, le porte-parole du gouvernement français, François Baroin, a cependant indiqué à l'issue du conseil des ministres que cette question n'était pas à l'ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro, lundi prochain, et que le FESF était suffisamment doté.

"Nous considérons que ce fonds est aujourd'hui suffisamment important pour répondre aux demandes formulées par tel ou tel pays", a-t-il déclaré.

A Berlin, un porte-parole du gouvernement allemand, puis le vice-ministre des Finances, Steffen Kampeter, ont quant à eux insisté sur le fait que ce n'était pas le moment de discuter d'une extension du FESF et que cette discussion n'était ni utile ni nécessaire.

Plusieurs sources au sein de la zone euro ont indiqué à Reuters que Paris et Berlin planchaient sur une réponse plus systémique à la crise mais que les discussions entre les deux pays n'étaient "pas encore mûres".

"Des échanges ont lieu entre la France et l'Allemagne en vue de mettre au point cette réponse systémique mais nous n'en sommes pas encore là", a dit l'une des sources, précisant que le sommet européen du 4 février risquait d'arriver trop tôt pour qu'une proposition soit mise sur la table.

Avec Jan Strupczewski à Bruxelles et Jean Décotte à Paris, édité par Nicolas Delame