Zurich (awp) - A l'image de la semaine dernière, la Bourse suisse restait dans le rouge lundi à l'approche de la mi-journée, plombée notamment par ses trois poids lourds Novartis, Roche et Nestlé. Le front des nouvelles d'entreprises étant dégarni, les investisseurs se concentraient sur quelques données macroéconomiques, dont les prévisions de croissance du Seco pour la Suisse.

La semaine dernière a été brillante pour les principaux indices américains, mais morose ailleurs, note Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. Alors que les marchés européens tentaient un rebond, la Bourse suisse était toujours écarlate en fin de matinée.

Parmi les informations du jour, les ventes au détail ont augmenté de 3,7% sur un an en mai en Chine, après une progression de 2,3% le mois précédent. En revanche, la croissance de la production industrielle a ralenti, affichant une hausse de 5,6%, contre 6,7% en avril, signe d'une reprise inégale de la deuxième économie mondiale.

En Suisse, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a relevé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) hors événements sportifs à 1,2% cette année, contre 1,1% jusqu'alors, tout en maintenant celle attendue pour 2025 à 1,7%. Quant au Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l'EPFZ, il a réduit son attente de progression du PIB à 1,3% en 2024, contre 1,6% auparavant.

Après avoir démarré la séance sur un imperceptible repli de 0,01%, le SMI a remonté la pente peu après les premiers échanges, avant de pointer durant une vingtaine de minutes dans le vert, puis de céder tous ses gains, passant même sous la barre des 12'000 points. Peu avant 11h20, l'indice phare notait à 12'007,70 points, soit un repli de 0,31%. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 0,26% à 1943,09 points et l'indicateur élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,26% à 15'952,25 points.

Sur les trente valeurs constitutives du SLI, près de la moitié, soit quatorze, perdaient du terrain, les seize autres en gagnant.

En haut de tableau, Julius Bär (+1,6%) poursuivait son échappée, le gestionnaire de fortune zurichois étant talonné par UBS (+1,3%) et Swatch Group (+1,3% aussi). Le numéro un bancaire helvétique a présenté une offre de désengagement des fonds Supply Chain de Credit Suisse, liés à la société d'affacturage britannique Greensill, qui a déposé le bilan au printemps 2021. La proposition comprend le remboursement aux détenteurs de parts de 90% de la valeur nette d'inventaire desdits fonds en date du 25 février 2021, déduction faite des remboursements déjà effectués.

Au dernier pointage il y a tout juste un an, le numéro deux bancaire helvétique racheté depuis par le numéro un annonçait un septième versement aux investisseurs du fonds Greensill, portant la remboursement total à 7 milliards de dollars. Feu la banque aux deux voiles assurait avoir alors récupéré 7,4 milliards, sur les 10 milliards de fonds sous gestion au moment de leur suspension.

Les autres valeurs financières étaient aussi recherchées, Swiss Life prenant 0,6%, Zurich Insurance 0,4%, Swiss Re 0,3%, Partners Group (-0,3%) faisant exception.

En fond de classement, le géant genevois du luxe Richemont (-1,5%) avait repris la lanterne rouge au laboratoire pharmaceutique bâlois Novartis (-1,3%), l'horloger biennois Swatch Group (-1,3%) venant compléter le trio des trois plus gros perdants de la matinée. Les deux autres poids lourds pesaient également sur les indices, le bon Roche lâchant 1,0% et la nominative Nestlé 0,3%.

Sur le marché élargi, Pierer Mobility calait sérieusement (-16,7%). Face au ralentissement de la dynamique de ses ventes aux Etats-Unis et en Europe, le groupe de Wels a revu vendredi soir à la baisse ses ambitions pour l'exercice en cours. Le fabricant autrichien de deux-roues anticipe désormais un repli de ses revenus de 10 à 15% par rapport à 2023, alors qu'il tablait jusqu'alors sur un chiffre d'affaires stable, et une perte opérationnelle.

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