(Reuters) - Un tribunal birman a condamné lundi la dirigeante déchue Aung San Suu Kyi à quatre ans de prison supplémentaires pour plusieurs chefs d'accusation, dont celui de possession illégale de radios talkie-walkie, a-t-on appris d'une personne au fait de la procédure.

Le tribunal a condamné Aung San Suu Kyi à deux ans de prison pour avoir enfreint la loi concernant les importations et les exportations en possédant ces radios.

Aung San Suu Kyi a également été condamnée à deux ans de prison pour une accusation d'infraction à la loi sur la gestion des catastrophes naturelles liée aux règles sur le coronavirus, a précisé la source.

L'ancienne dirigeante birmane avait été condamnée en décembre dernier à quatre ans de prison pour atteinte aux règles sur la gestion de l'épidémie de coronavirus. Cette peine avait ensuite été ramenée à deux ans d'emprisonnement.

Aung San Suu Kyi, âgée de 76 ans, est apparue calme à la lecture du verdict dans un tribunal de la capitale birmane Naypyitaw, a déclaré une source.

Amnesty International a déclaré sur son compte Twitter que ses nouvelles condamnations étaient "le dernier acte en date du procès grotesque contre la dirigeante civile".

L'organisation a demandé sa libération ainsi que celle de milliers d'autres personnes "injustement détenues" depuis le coup d'État de la junte militaire il y a près d'un an.

La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est la cible d'une dizaines de procédures judiciaires depuis la prise de pouvoir des militaires au détriment du gouvernement démocratiquement élu qu'elle dirigeait de facto.

Elle est notamment accusée de corruption, d'infraction à la législation concernant les secrets d'Etat, d'atteinte à la réglementation sur les télécommunications, autant de charges dont les peines cumulées pourraient se traduire par plus de 100 ans de prison.

(Reportage rédaction de Reuters, rédigé par Ed Davies; version française Camille Raynaud et Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)