Après Crocs, Tod's, Skechers ou Dr. Martens, les marchés boursiers pourraient accueillir une nouvelle marque de chaussure emblématique, Birkenstock. Le roi allemand de la sandale, à moins que ce ne soit le roi de la sandale allemande, serait en effet en passe d'être introduit à Wall Street, où l'on valorise mieux les choses qu'ailleurs. Rien ne dit que l'opération aboutira, selon la formule consacrée, mais les signaux convergents se multiplient.

6, 8, 10 milliards de dollars ?

La rumeur avait été lancée par l'agence Bloomberg début juillet : le propriétaire de Birkenstock envisageait une entrée en bourse sur la base d'une valorisation de "plus de 6 milliards de dollars". Quelques semaines plus tard, le médias enfonce le clou en évoquant une opération à plus de "10 milliards de dollars", ce qui fait une sacrée différence en un mois. Le Financial Times, lui, parle de "8 milliards de dollars". On dirait bien que la sandale moche originelle, transformée depuis en objet de culte, s'apprête à affoler les compteurs. En préparation d'une IPO, il n'est pas inhabituel que les porteurs du projet "testent" l'appétit et les réactions du marché en lançant des rumeurs de valorisation.

Une chose est sûre, sa valeur sera supérieure à celle qui avait été retenue pour le rachat du bloc de contrôle par L Catterton, le fonds de capital-investissement soutenu par LVMH et la famille Arnault. C'était au début de l'année 2021 et la rumeur évoquait un montant de l'ordre de 4 milliards d'euros, soit 4,85 milliards de dollars de l'époque. On oscille donc entre une plus-value élevée (6 Mds$) ou très élevée (10 Mds$).

Barbie en sandales

Birkenstock devrait fêter ses 250 ans l'année prochaine. Les héritiers Christian et Alex Birkenstock ont orchestré l'opération avec L Catterton. La marque a réussi à se rebâtir une réputation, dont la dernière manifestation est la présence dans le blockbuster Barbie. Margot Robbie finit par y arborer une paire de Birkenstock roses. L'entreprise installée en Rhénanie-Palatinat emploie 5 500 personnes et produit ses chaussures en Allemagne. Il va sans dire que l'expérience de L Catterton et LVMH dans la maturation des marques et les processus de marketing et de distribution sont des atouts considérables pour une telle société.