LAS VEGAS, Nevada (Reuters) - Le président américain Joe Biden a été testé positif au COVID mercredi lors d'un déplacement de campagne électorale à Las Vegas, a déclaré la Maison blanche, faisant savoir qu'il partait s'isoler à son domicile dans l'Etat du Delaware, d'où il continuera à assurer ses fonctions.

Joe Biden, 81 ans, présente des "symptômes légers", a précisé la porte-parole de la présidence américaine, Karine Jean-Pierre, confirmant l'annulation du discours que Biden devait prononcer devant UnidosUS, comme annoncé un peu plus tôt par le président de l'association de défense des droits civiques de la communauté latino-américaine.

Le cortège présidentiel a été aperçu faisant route plus tôt que prévu vers l'aéroport de Las Vegas, où Joe Biden aura passé deux nuits dans le cadre de ses déplacements de campagne en amont de l'élection présidentielle de novembre.

"Je me sens bien", a déclaré Joe Biden à des journalistes avant de monter à bord de l'avion présidentiel Air Force One pour quitter Las Vegas, dans le Nevada, en direction de l'Etat du Delaware.

Il s'agit d'une nouvelle inopportune pour le président démocrate, qui veut convaincre de sa capacité à battre Donald Trump lors du scrutin et à gouverner quatre années de plus, alors que des membres de son parti l'appellent à se mettre en retrait depuis sa prestation jugée désastreuse lors du débat face à son rival républicain le 27 juin.

Pendant que Joe Biden va se confiner pour une durée non-précisée pour l'heure, Donald Trump est célébré depuis lundi par ses pairs républicains dans le cadre de la convention nationale du parti, à Milwaukee dans l'Etat du Wisconsin.

Donald Trump doit formellement accepter jeudi, lors d'un discours en 'prime time' en clôture de la convention, l'investiture du Parti républicain pour l'élection présidentielle de novembre.

PRESSIONS ACCRUES SUR BIDEN

Le prédécesseur de Joe Biden à la Maison blanche a été ovationné à chacune de ses apparitions lors de la convention républicaine, débutée deux jours après la tentative d'assassinat à son encontre.

Nikki Haley et Ron DeSantis, considérés un temps comme les principaux rivaux de Donald Trump pour l'investiture du Parti républicain, ont apporté mardi soir leur plein soutien à Trump, une unité se voulant un contraste avec les divergences affichées dans les rangs du Parti démocrate.

La liste des élus démocrates du Congrès ayant publiquement demandé à Joe Biden de ne pas briguer de réélection, préoccupés par son âge et ses facultés mentales, s'est allongée à 20 noms: Adam Schiff, l'une des figures du parti, a déclaré mercredi qu'il était temps pour Biden de "passer le flambeau" à un autre candidat.

Selon la chaîne de télévision ABC News, le chef de file de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a dit samedi lors d'une réunion avec Joe Biden qu'il serait préférable pour le pays et pour le parti qu'il arrête sa campagne de réélection.

Le chef de file de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a fait part d'une opinion similaire au président, a rapporté également ABC News, citant une source au fait de la discussion.

Cela n'est que de "la vaine spéculation", ont réagi dans un communiqué les services de Chuck Schumer, lequel avait déclaré samedi avoir eu "une bonne réunion" avec Joe Biden.

"Le président a dit aux deux chefs de file qu'il est le candidat du parti, qu'il entend gagner et qu'il a hâte de travailler avec les deux pour faire adopter son programme pour les 100 premiers jours afin d'aider les familles populaires", a déclaré un porte-parole de la Maison blanche, Andrew Bates, dans un communiqué.

D'après la chaîne CNN, citant quatre sources informées, l'ancienne "speaker" de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a dit à Joe Biden que les sondages montraient qu'il n'avait aucune chance de battre Donald Trump, sans toutefois lui demander formellement d'arrêter sa campagne.

Au cours de cet entretien téléphonique récent, a ajouté CNN, Nancy Pelosi a également mentionné le risque que Joe Biden détruise les chances des démocrates de reprendre le contrôle de la Chambre en novembre.

(Reportage de Nandita Bose et Steve Holland, avec Costas Pitas et Eric Beech; version française Jean Terzian)

par Nandita Bose et Steve Holland