BERLIN, 29 janvier (Reuters) - La Grèce doit abandonner à des institutions externes le contrôle de sa politique budgétaire si elle n'est pas en mesure de mettre en oeuvre les réformes prévues dans le cadre du plan de sauvetage international, a déclaré le ministre allemand de l'Economie lors d'une interview au journal Bild qui sera publiée lundi.

Philipp Rösler est le premier membre du gouvernement à prendre officiellement cette position. Reuters avait cité vendredi une source européenne qui déclarait que Berlin souhaitait qu'Athènes délègue le contrôle de son budget.

"Si les Grecs ne sont pas capables d'y arriver, (...) la surveillance externe doit être renforcée, par exemple au niveau de l'Union européenne', a-t-il déclaré.

La Grèce, qui a échoué à plusieurs reprises à atteindre les objectifs budgétaires attendus par ses créanciers internationaux, négocie actuellement le déblocage d'une nouvelle aide financière, probablement supérieure aux 130 milliards d'euros initialement envisagés.

Les dirigeants grecs ont pour le moment vigoureusement écarté l'idée de renoncer au contrôle budgétaire.

Le Financial Times a de son côté rapporté samedi avoir obtenu une copie d'une proposition allemande en faveur de la création d'un nouveau "commissaire au budget" qui aurait le pouvoir d'opposer un veto aux décisions budgétaires prises par le gouvernement grec si elles n'étaient pas conformes aux objectifs prévus par les créanciers internationaux.

"Au regard d'une application décevante (de ses objectifs) jusqu'à présent, la Grèce doit accepter de confier sa souveraineté budgétaire au niveau européen pendant un certain temps", dit le document.

Selon ce plan, le gouvernement grec ne serait autorisé à s'acquitter des dépenses publiques usuelles seulement après avoir honorer sa dette, explique le journal.

Une source gouvernementale à Berlin a précisé que cette proposition ne visait pas seulement la Grèce mais également tous les Etats de la zone euro en difficulté qui ont bénéficié d'une aide mais qui n'arrivent pas à honorer leurs engagements.

La Commission européenne a de son côté dit vouloir préserver l'autonomie du gouvernement grec. (Alessandra Rizzo, Catherine Monin pour le service français)