BERLIN, 10 mars (Reuters) - L'Allemagne compte augmenter la dépense publique de plus de 38 milliards d'euros d'ici 2021 sans pour autant s'écarter de son objectif de conserver un budget équilibré, selon un document du ministère des Finances dont Reuters a pris connaissance vendredi.

Les dépenses représenteront 355,6 milliards d'euros en 2021 contre 317,4 milliards l'an dernier, soit une augmentation de 38,2 milliards d'euros.

Dans la mesure où, selon ce document, les recettes fiscales devraient continuer d'augmenter et les coûts d'emprunt devraient rester bas, il n'est pas prévu d'augmenter l'emprunt en net.

Les dépenses militaires, qui totalisaient 35,13 milliards d'euros en 2016, seront portées à 38,45 milliards en 2018, ce qui représenterait 1,23% du PIB.

Le président américain Donald Trump a prié l'Allemagne et les autres pays membres de l'Otan de se mettre rapidement en conformité avec l'objectif de l'alliance atlantique qui souhaite que les dépenses militaires de chaque pays représentent 2% du produit intérieur brut.

Berlin compte porter ses dépenses militaires à 42,297 milliards d'euros en 2021, ce qui serait encore inférieur au ratio de 2%.

Le gouvernement pense augmenter la dépense publique globale de 1,9% en 2018, pour la porter à 335,5 milliards d'euros, le supplément budgétaire allant surtout à l'intégration des réfugiés, à l'aide au développement, à la défense et à la sécurité intérieure.

Il veut enfin ramener la dette publique à moins de 60% du PIB en 2020, et ce pour la première fois depuis 2002, respectant ainsi l'un des critères du Pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne.

Le projet de Loi de finances de 2018 ainsi que le plan budgétaire jusqu'en 2021 devraient être adoptés en conseil des ministres en juin.

Toutefois, avec les élections de septembre, le projet budgétaire pourrait être modifié si une nouvelle majorité arrivait au pouvoir.

L'Allemagne parvient à équilibrer ses finances depuis 2014 et il a été décidé en 2015 que les excédents fédéraux iraient à l'intégration des réfugiés et aux mesures destinées à s'attaquer aux causes des migrations. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)