Le président de la Réserve fédérale a été reconduit à son poste par 70 voix contre 30.

"Le Sénat a fait ce qu'il fallait", estime le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner dans un communiqué. "Le président Bernanke continuera à jouer un rôle d'importance vitale dans la conduite de l'économie nationale."

Le mandat du président de la Fed se terminait le 31 janvier. Ben Bernanke, qui avait été choisi par George Bush pour un premier mandat, avait été officiellement nommé pour un second mandat de quatre ans par Barack Obama en août.

Mais une vive opposition à sa reconduction s'était développée ces derniers jours dans le sillage de la défaite des démocrates à la sénatoriale partielle de leur bastion du Massachusetts.

Plusieurs sénateurs démocrates, face à la colère de l'opinion publique envers Wall Street et les banques qui ont dû être renflouées à coups de milliards de dollars, avaient annoncé leur intention de voter contre la reconduction du patron de la Fed.

Barack Obama et ses alliés démocrates du Sénat ont alors été contraint d'intervenir pour faire pression sur les sénateurs de façon à ce que soit réunie la majorité de 60 voix nécessaire pour contrer ceux qui voulaient bloquer la reconduction du patron de la Fed.

L'opposition rencontrée au Sénat par le président de la Fed est la plus importante depuis près de 32 ans que la chambre haute du Congrès se prononce sur ce poste.

Les sénateurs ont reconnu le rôle du président de la banque centrale dans la gestion de la très grave crise financière qu'ont traversée les Etats-Unis, mais certains, très à l'écoute de leur base électorale alors que se profilent les élections de mi-mandat, l'accusent d'avoir mené une politique monétaire à l'origine de la crise.

La menace d'une non-reconduction derrière lui, Ben Bernanke va sans doute devoir infléchir en partie sa politique.

"Il est temps de passer du nécessaire sauvetage de nos grandes institutions financières à l'aide, aussi importante, sinon plus nécessaire, en faveur des familles américaines", a lancé le sénateur démocrate Sheldon Whitehouse.

"La Fed dispose de pouvoirs énormes qui pourraient être utilisés pour aider les gens", a-t-il dit.

"La Fed, politiquement neutre et indépendante, a été vraiment critiquée cette semaine, sans doute à son détriment", a commenté Chris Krueger, de Concept Capital, société privée qui suit Washington pour le compte des investisseurs institutionnels.

Mark Felsenthal, version française Danielle Rouquié