Cette décision rare obligeant la société Ralls Corp à céder ses intérêts dans les fermes éoliennes intervient en pleine campagne électorale, à moins de six semaines de la présidentielle du 6 novembre, alors que le candidat républicain Mitt Romney accuse le président démocrate de manquer de fermeté face à la Chine.

Selon l'administration fédérale, Ralls Corp, qui installe des générateurs éoliens fabriqués en Chine par la société Sany Group, a quatre projets de parcs éoliens situés "à l'intérieur ou à proximité d'un espace aérien soumis à des restrictions dans une base d'entraînement aux systèmes d'armement de la marine".

Dans son décret, le président Obama explique que des éléments crédibles le conduisent à croire que Ralls Corp, Sany Group et les deux dirigeants de Sany Group propriétaires de Ralls "pourraient entreprendre des actions menaçant d'affaiblir la sécurité nationale des Etats-Unis".

Avant l'annonce de la décision présidentielle, Ralls Corp avait déposé plainte contre le Comité pour l'investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS) lui ordonnant de cesser toute construction et opération sur ces projets pendant que le CFIUS achevait son examen du dossier et formulait sa recommandation à Barack Obama.

L'entreprise s'est déclarée confiante de remporter une victoire devant les tribunaux. Sany Group est la maison mère de Sany Heavy Industry Co., une société cotée à la Bourse de Shanghai et le premier fabricant chinois d'équipement lourd.

Le président de Sany et son actionnaire de contrôle, Liang Wengen, est le cinquième homme le plus riche de Chine, selon le dernier classement de Hurun Report.

Le décret présidentiel donne à la société 90 jours pour céder tous ses intérêts dans les projets.

Le département du Trésor a souligné que cette décision de Barack Obama n'était pas synonyme d'hostilité à tous les investissements chinois aux Etats-Unis.

"En particulier quand il s'agit de la Chine, mais cela est vrai aussi avec d'autres pays, il faut se préoccuper des questions de sécurité nationale", a déclaré la secrétaire au Commerce par intérim, Rebecca Blank.

Rachelle Younglai; Jean-Stéphane Brosse pour le service français