Francfort (awp/ats/reu) - Les banques italiennes détiennent près d'un tiers des 990 milliards d'euros (1055 milliards de francs suisses) de créances douteuses de la zone euro, selon des chiffres de la Banque centrale européenne (BCE) publiés mardi.

Le niveau élevé des créances douteuses, héritage de la crise financière, freine le crédit et sape la confiance dans le système bancaire de pays comme l'Italie, Chypre et la Grèce.

Le problème est particulièrement saillant en Italie où 14 grandes banques détiennent pour 286 milliards d'euros de créances, de titres de dettes et d'éléments hors bilan présentant un risque de non recouvrement ou de sous-performance.

Cela concerne plus d'un prêt sur dix en Italie et presque un tiers des créances douteuses détenues par les 124 banques de la zone euro supervisées par la BCE et prises en compte dans l'étude, qui se fonde sur des chiffres à fin juin.

Le problème n'est pas nouveau. Les banques italiennes ont déjà provisionné leurs créances douteuses à hauteur de 44,6%, un "ratio de couverture" plus élevé que dans d'autres pays très exposés eux aussi comme Chypre ou le Portugal.

Mais les investisseurs craignent que les banques italiennes les plus fragiles aient des difficultés à lever les capitaux dont elles ont besoin pour compenser leurs créances douteuses, particulièrement si le président du Conseil Matteo Renzi démissionne en cas de victoire du "non" au référendum constitutionnel de dimanche.

Des sources de banques centrales ont déclaré mardi à Reuters que la BCE était prête à augmenter temporairement ses achats de dette souveraine italienne si le résultat du référendum constitutionnel de dimanche provoquait une flambée des rendements obligataires.

Elles ont souligné toutefois que la BCE ne pouvait pas faire grand chose pour les banques italiennes si Rome ne sollicitait pas un plan d'aide pour l'ensemble du secteur bancaire.

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