Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré lundi qu'il y avait suffisamment de marge de manœuvre sur le marché du travail canadien pour permettre la croissance et la création d'emplois, même si le taux d'inflation continue de baisser.

Au début du mois, la banque centrale a réduit son taux directeur pour la première fois en plus de quatre ans et a déclaré que d'autres réductions étaient probables si l'inflation continuait à montrer qu'elle était sur une voie durable pour revenir à l'objectif de 2 %.

M. Macklem a déclaré à la Chambre de commerce de Winnipeg que certaines personnes, en particulier les jeunes travailleurs et les nouveaux arrivants, avaient plus de mal à trouver un emploi.

"L'économie canadienne dispose d'une marge de manœuvre suffisante pour croître et créer des emplois, même si l'inflation continue de se rapprocher de l'objectif fixé", a-t-il déclaré.

M. Macklem a déclaré que la banque ne pensait pas qu'une hausse importante du taux de chômage était nécessaire pour atteindre l'objectif d'inflation de 2 %, une combinaison de facteurs qu'il a qualifiée de scénario d'atterrissage en douceur.

"Le chemin a toujours été étroit et nous n'avons pas encore réussi à atterrir en douceur", a-t-il déclaré

Le fait que certains nouveaux arrivants aient plus de mal à trouver un emploi pourrait aider le gouvernement fédéral, qui réduit le nombre de personnes autorisées à entrer dans le pays après que les niveaux aient explosé pendant la pandémie, entraînant une hausse des coûts de logement et de la croissance démographique.

"Ces difficultés de recherche d'emploi suggèrent que le gouvernement dispose d'une certaine marge de manœuvre pour ralentir la croissance du nombre de résidents non permanents sans trop resserrer le marché du travail et provoquer d'importantes pénuries de main-d'œuvre", a déclaré M. Macklem.

La banque s'inquiète depuis longtemps de la croissance des salaires d'une année sur l'autre, mais Macklem a déclaré qu'il y avait des signes qu'elle commençait à se modérer.

Il n'a pas mentionné de calendrier pour un éventuel nouvel assouplissement. Avant qu'il ne prenne la parole, les marchés monétaires s'attendaient à ce qu'il y ait 73 % de chances que les taux soient à nouveau abaissés en juillet et à ce qu'il y ait au total trois autres réductions de 25 points de base cette année.

Le taux d'inflation annuel a ralenti à 2,7 % en avril, son niveau le plus bas depuis trois ans, marquant ainsi quatre mois consécutifs sous la barre des 3 %. Les mesures de base de l'inflation - qui sont suivies de près par la banque - ont également continué à baisser.

Statistique Canada doit publier les données sur l'inflation du mois de mai le 25 juin.

La prochaine décision de politique monétaire de la Banque du Canada est prévue pour le 24 juillet, date à laquelle elle mettra également à jour ses prévisions économiques.

(Rapport du bureau d'Ottawa de Reuters)

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