Paris, le 7 novembre 2013

BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE COMMUNIQUÉ DE PRESSE DÉCLARATION DE LA COMMISSION EUROPÉENNE, DE LA BCE ET DU FMI RELATIVE À LA DEUXIÈME MISSION D'EXAMEN À CHYPRE

Des équipes formées d'experts de la Commission européenne (CE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) se sont rendues à Nicosie du 29 octobre au 7 novembre pour procéder au deuxième examen trimestriel du programme économique de Chypre, qui bénéficie d'une aide financière du Mécanisme européen de stabilité (MES) et du FMI. Le programme a pour objectif de rétablir la stabilité du système financier, de renforcer la soutenabilité des finances publiques et d'adopter des réformes structurelles pour soutenir la croissance à long terme tout en préservant le bien-être de la population.
Le programme chypriote est en bonne voie. Les objectifs budgétaires ont tous été atteints avec une marge confortable, reflétant le caractère ambitieux de l'assainissement budgétaire en cours, une exécution prudente du budget et une détérioration de la situation économique moins sévère qu'initialement prévu. Les réformes structurelles progressent également. En outre, depuis le dernier examen, des progrès substantiels ont été accomplis sur la voie de la recapitalisation et de la restructuration du secteur financier. Cela a permis un nouvel assouplissement des restrictions sur les paiements depuis juillet, conformément à la feuille de route du gouvernement, qui repose sur différentes étapes.
La situation économique demeure difficile, en dépit d'une récession moins prononcée que prévu. Selon les indicateurs récents, la production devrait se contracter de 7,7 % environ en 2013, soit près de 1 point de pourcentage de moins qu'initialement prévu. Le tourisme et les services professionnels ont relativement bien résisté, et la confiance a continué de s'améliorer progressivement. Les nouveaux investissements directs étrangers dans le secteur bancaire constituent un signe positif. Pour l'avenir, compte tenu de la
nécessité impérieuse de réduire les niveaux élevés de la dette du secteur privé, la production devrait se contracter de 4,8 % en 2014, avant de se redresser seulement progressivement à partir de 2015, sous l'impulsion des services non financiers. Toutefois, les risques qui entourent ces perspectives demeurent très élevés.
Les autorités ont réalisé d'importants progrès en matière de recapitalisation et de restructuration du secteur financier. La Hellenic Bank a été recapitalisée avec succès à l'aide de fonds privés, notamment les investissements étrangers, et sans aide de l'État. La Bank of Cyprus possède un nouveau conseil d'administration ainsi qu'un nouveau dirigeant, et a mis en place un plan de restructuration afin de renouer avec la rentabilité à moyen terme. Les fonds destinés à la recapitalisation du secteur des coopératives de crédit ont été placés sur un compte spécial et cette opération ne ferait pas appel aux déposants. Un conseil d'administration a été désigné pour la Cooperative Central Bank, et la restructuration du secteur progresse, quatre fusions de 28 établissements ayant déjà été réalisées.
À plus long terme, le principal défi consiste à assainir les bilans des banques et à restaurer la confiance des déposants. Cela est essentiel pour assurer le redémarrage des concours au secteur privé qui est indispensable pour soutenir la reprise économique. Une mise en œuvre rapide des plans de restructuration des banques sera cruciale, avec notamment des efforts pour restructurer les prêts des emprunteurs viables en difficulté tout en décourageant les défaillances stratégiques. Les restrictions sur les paiements devront continuer d'être assouplies, conformément à la feuille de route par étapes qui a été publiée, tout en préservant la stabilité financière. Enfin, les autorités doivent renforcer encore les cadres opérationnels en matière de surveillance, de règlementation et de lutte contre le blanchiment des capitaux.
La situation des finances publiques demeure solide. Les autorités ont maintenu l'excédent primaire cumulé autour de 0,7 % du PIB à fin septembre, respectant les objectifs fixés par le programme avec une marge confortable et rendant tout à fait réalisables les objectifs de fin d'année. Compte tenu des résultats obtenus à ce jour, le déficit budgétaire pour 2014 devrait être inférieur de 1 % du PIB environ à ce qui avait été prévu à l'origine. Le budget 2014 demeure prudent et vise à anticiper une partie de l'assainissement nécessaire dans les années ultérieures afin de réaliser et de maintenir un excédent budgétaire primaire à long terme correspondant à 4 % du PIB, un niveau suffisant pour placer la dette publique sur une trajectoire résolument baissière.
Les réformes structurelles progressent. Une structure de gouvernance a été mise en place afin de conduire une réforme ambitieuse de la gestion des recettes de l'État visant à améliorer l'efficacité de la collecte de l'impôt. Des progrès sont également réalisés en matière de réforme du système de protection sociale pour mettre en place un dispositif de revenu minimum garanti fournissant une aide financière aux personnes en difficulté, notamment celles qui ne sont pas couvertes actuellement par les aides publiques. Cet élément est particulièrement important compte tenu de la situation économique difficile. Ces efforts doivent être
poursuivis et complétés par de nouvelles étapes afin de faire avancer le programme de privatisation au cours des prochaines semaines.
La mise en œuvre résolue du programme par les autorités jusqu'à présent est appréciée. Toutefois, compte tenu des risques importants qui subsistent pour l'avenir, la poursuite d'une mise en œuvre intégrale et rapide demeure essentielle pour le succès du programme.

Prochaines étapes : Les conclusions de cet examen devraient être examinées par l'Eurogroupe, le Conseil d'administration du MES et le Conseil d'administration du FMI en décembre. Leur approbation ouvrirait la voie au versement de 100 millions d'euros par le MES et de quelque 86 millions par le FMI.

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