Vers 17h00 GMT, l'action Bank of America, première banque américaine, reculait de 21,76% à 7,98 dollars. Citigroup, également une composante de l'indice Dow Jones, perdait 18,32% à 3,70 dollars après avoir déjà plongé de plus de 23% mercredi.

Wells Fargo, un autre géant du secteur, baissait de 9,88% à 20,79 dollars après une note de recherche de Citigroup disant que la banque était susceptible de baisser son dividende ou d'augmenter son capital en 2009.

Dans cette débâcle du secteur financier - l'indice S&P 500 sectoriel reculait dans le même temps de 6,49% - seul JP Morgan Chase résiste (+0,39%) après la publication d'une baisse moins forte que prévu de son bénéfice trimestriel.

Plombée par les valeurs financières, l'indice Dow Jones perdait en même temps 1,88%.

"Ceci ressemble à une répétition généralisée de l'épisode Lehman", a déclaré Tom Sowanick, chargé des investissement chez Clearbook Financial LLC, en référence à la faillite de la banque d'investissement vieille de 150 ans intervenue en septembre dernier.

"Les investisseurs parient sur une intervention de l'Etat fédéral, ce qui aurait pour conséquence d'éliminer les actionnaires", a-t-il poursuivi.

Bank of America est sur le point de recevoir une nouvelle aide, représentant des milliards de dollars, de Washington afin de l'aider à pleinement intégrer le rachat, finalisé en début du mois, de la banque d'investissement Merrill Lynch, a déclaré mercredi une source proche du dossier.

CINQUIÈME PERTE TRIMESTRIELLE DE CITI ATTENDUE

Un porte-parole de Bank of America, qui a déjà reçu 25 milliards de dollars de l'Etat fédéral en octobre dernier dans le cadre du plan Tarp (Troubled Asset Relief Program), s'est refusé à tout commentaire. La banque doit publier ses résultats trimestriels le 20 janvier.

"On a l'impression que Bank of America est en train de fondre sur place. Que va faire l'Etat ? Tout le monde s'attend au pire", a déclaré Anton Schutz (Mendon Capital Advisors).

Keith Davis, analyste bancaire chez Farr, Miller & Washington, s'est de son côté demandé si Bank of America n'avait pas grossi trop vite en rachetant presque coup sur coup Countrywide Financial, le principal organisme de crédit immobilier aux Etats-Unis, et Merrill Lynch.

"Les investisseurs n'arrivent plus à faire la part des choses dans toutes les acquisitions faites par Bank of America. Et, au vu de la très faible capitalisation de la banque, il y a un risque de voir une forte augmentation des pertes de crédit et des dépréciations", a-t-il déclaré.

De son côté, Citigroup fera état vendredi de ses résultats du quatrième trimestre 2008 et tous les experts s'attendent à une cinquième perte trimestrielle consécutive, les sommes portant à chaque fois sur des milliards de dollars.

Sur les 12 mois clos fin septembre, Citigroup a perdi 20,3 milliards, essentiellement en raison de produits de dette complexes, dont certains liés aux crédit immobilier.

La banque a déjà reçu, en deux temps, 45 milliards de dollars d'aides de l'Etat fédéral dans le cadre du plan Tarp et elle est sous forte pression pour revoir de fond en comble son modèle et son organisation.

Jennifer Ablan, version française Benoit Van Overstraeten