BAGDAD, 13 avril (Reuters) - Le président du Parlement irakien envisagerait une dissolution de l'assemblée après une séance chaotique marquée par des bagarres, mercredi, alors que le pays s'enfonce dans la crise politique et attend la formation d'un gouvernement d'experts indépendants.

Le Conseil des représentants s'est réuni à la demande de plusieurs dizaines de députés qui ont entamé mardi soir un sit-in dans les locaux du Parlement afin que le Premier ministre Haïdar al Abadi mette en place un cabinet de technocrates destiné à lutter contre la corruption et à limiter l'emprise des communautés ethniques sur certains ministères.

Des disputes entre élus kurdes et chiites ont dégénéré en bagarres, obligeant le président du Parlement Salim al Djabouri à annuler la séance et à la reporter à jeudi, ont rapporté des témoins.

Les Kurdes s'opposaient notamment à la demande de plusieurs députés chiites qui souhaitaient les démissions du chef de l'Etat, Mouhammad Fouad Massoum, d'origine kurde, du président du Parlement qui est sunnite et du Premier ministre qui est chiite.

La télévision irakienne a indiqué qu'Al Djabouri envisageait une dissolution de l'assemblée.

Selon la Constitution irakienne, une telle initiative exige l'approbation de la majorité des élus à la demande d'un tiers des députés ou l'approbation du président à la demande du Premier ministre.

(saif Hameed et Maher Chmaytelli; Pierre Sérisier pour le service français)