KHARTOUM, 1er avril (Reuters) - Le président soudanais Omar Hassan al Bachir a ordonné lundi la libération de tous les détenus politiques, une annonce accueillie avec prudence par l'opposition.

"J'annonce aujourd'hui ma décision de libérer tous les détenus politiques", a-t-il dit au Parlement. "Je renouvelle également l'engagement de créer un climat permettant un dialogue national avec les autres forces politiques."

Bachir, au pouvoir depuis 1989, n'a pas précisé le nombre de détenus qui seraient couverts par cette amnistie, ni le calendrier de leur libération.

Un nombre indéterminé de dissidents ont été arrêtés lors de la répression des manifestations contre l'austérité qui se sont produites l'année dernière au Soudan, disent des groupes de défense des droits de l'homme.

En février, un expert des droits de l'homme de l'Onu avait accusé le Soudan de détenir des figures de l'opposition sans procès et sans accès à des soins médicaux.

Kamal Omar, porte-parole des Forces du consensus national, qui regroupe les principaux partis de l'opposition, a estimé que l'annonce de Bachir était un pas dans la bonne direction. "Mais il doit être accompagné d'actions sur le terrain", a-t-il ajouté.

"Nous avons besoin d'un climat qui permette un dialogue politique, la liberté d'expression et la liberté de la presse", a-t-il poursuivi. (Khalid Abdelaziz; Henri-Pierre André pour le service français)