Zurich/Birmensdorf ZH (awp/ats) - Comme sa forme ressemble à un avocat, ce robot se nomme "Avocado". Développé par des scientifiques zurichois, il est capable de se mouvoir en rappel, telle une araignée, afin d'explorer la canopée tropicale.

La dense canopée des forêts tropicales abrite la plus grande biodiversité au monde, mais l'exploration de ces espaces vitaux est une tâche extraordinairement difficile: les équipes de recherche qui grimpent aux arbres ne peuvent collecter des données que de façon ponctuelle.

Même pour les robots déjà existants, cet environnement représente un défi. Les drones ne sont pas adaptés, car les pales de leurs rotors s'emmêleraient dans les feuilles, et les robots grimpeurs rencontrent également des difficultés, a indiqué mardi le Fonds national suisse (FNS) dans un communiqué.

Comme une araignée

"C'est pourquoi nous avons eu l'idée de tenter un accès par le haut", explique Steffen Kirchgeorg, doctorant à l'EPF de Zurich et à l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), cité dans le communiqué.

À l'aide d'un câble, le robot est suspendu à une branche de l'arbre, puis descendu dans la couronne, comme une araignée au bout de son fil. Dans la phase actuelle des tests, les scientifiques accrochent encore l'appareil de façon manuelle en grimpant à l'arbre, mais à l'avenir un drone pourrait l'y transporter afin de le suspendre aux branches les plus hautes de l'arbre.

Une fois arrimé, Avocado peut se déplacer seul vers le haut et vers le bas grâce à un treuil installé dans la partie supérieure du boîtier. De part et d'autre, le robot est équipé de deux rotors qui lui permettent de prendre de l'élan et de manoeuvrer afin de contourner des branches, des feuilles et d'autres obstacles.

L'engin récupère les informations sur son environnement grâce à une caméra intégrée. Il est d'ores et déjà capable de suivre un parcours prédéfini en intérieur et a également réussi une opération-test dans un vrai arbre.

Robot silencieux

Lorsqu'Avocado maîtrisera totalement la locomotion autonome, Steffen Kirchgeorg pourra envisager une utilisation de longue durée dans la forêt tropicale. En effet, grâce à sa suspension à un câble, l'engin consomme uniquement l'énergie de la batterie quand il doit se déplacer.

Le cas échéant, une cellule solaire pourrait conduire du courant à travers le câble du haut vers le bas. De plus, le robot est si silencieux qu'il ne perturbe pas les êtres vivant dans l'arbre.

Il pourra être équipé notamment de capteurs d'humidité et de température pour cartographier le microclimat dans diverses sections de la couronne ou de bras préhenseurs et de filtres à air pour collecter des échantillons d'ADN. Ces travaux sont publiés dans la revue IEEE Transactions on Robotics.

ats/vj