Avec le secteur aéronautique, l'automobile est l'un des secteurs industriels les plus touchés par la crise sanitaire liée à la Covid. Même la crise de 2008-2009 n'avait pas provoqué une telle chute des ventes.

Les ventes ont commencé à ralentir depuis 2018 et les analystes s'attendaient à une légère baisse en 2020. Toutefois la crise a remis en cause toutes les prévisions.
Effondrement historique du marché mondial
Selon les dernières estimations d'experts, les ventes mondiales de véhicules légers devraient dégringoler de 16% cette année, pour atteindre 76 millions d'unités. La situation est très disparate selon les régions. En Chine, les ventes devraient seulement reculer de 5%. En Amérique du Nord, la baisse des ventes se situerait à 16% environ, soit un recul deux fois moindre qu'en 2009. En revanche, en Europe, le premier confinement du printemps, pendant lequel usines et concessions ont été fermées, a sévèrement impacté les ventes. La chute du marché devrait atteindre 24,2%. En France, la chute devrait même culminer à 28%, le marché représentant 1,6 million de véhicules. Ce niveau correspond à celui de 1975 ! L'année prochaine, seul le marché chinois devrait se redresser alors que des experts prédisent que l'Europe et les Etats-Unis ne devraient se relever qu'en 2024. Les industriels pourront limiter les effets de la crise grâce à leur stratégie de réduction des coûts et aussi grâce au soutien des Etats.
Comment l'électrique reconfigure le secteur
2020 aura marqué un réel décollage des ventes. En Europe de l'Ouest, les volumes de voitures 100 % électriques et hybrides rechargeables ont doublé, pour atteindre plus de 1 million d'unités . Ils représentent 10% du marché, contre 3,9% en 2019. A mi-décembre, la valeur boursière de Tesla était supérieure à celles de Toyota, Volkswagen, Daimler, BMW, General Motors, Ford, Fiat Chrylser, PSA et Renault réunies. A 570 milliards de dollars la valorisation de Tesla représentait trois fois celle de Toyota (199 milliards) et six fois celle de Volkswagen (91 milliards). Autre évolution importante : plusieurs jeunes start-up chinoises opérant dans l'électrique, qui n'existaient pas il y a cinq ans, affichent une capitalisation boursière élevée.