(Actualisé avec nouvelles déclarations)

BANGUI, 13 octobre (Reuters) - La France augmentera d'ici la fin de l'année le nombre de ses troupes déployées en République centrafricaine, plongée dans le chaos depuis le mois de mars, a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius en visite à Bangui.

Depuis que les rebelles de la Séléka ont chassé du pouvoir le président François Bozizé, dernier acte d'une histoire politique récente marquée par une série de coups d'état, la RCA s'enfonce chaque jour un peu plus dans la crise.

"Il s'agit de reconstruire un pays", a déclaré Laurent Fabius lors d'une conférence de presse. "Actuellement il y a 410 (soldats français) qui sécurisent l'aéroport et patrouillent dans Bangui".

"Au fur et à mesure des résolutions des Nations unies, nous allons donner un coup de pouce, surtout dans le domaine logistique, et nous allons monter un peu dans un premier temps avant de re-stabiliser, ce sera fait d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté, sans préciser l'ampleur du renfort.

"S'il y avait par malheur une augmentation des exactions, évidemment la réaction serait beaucoup plus forte et rapide", a-t-il dit.

Des sources diplomatiques françaises avaient indiqué récemment que Paris pourrait faire passer son contingent à 750 soldats dans le cadre d'une opération de soutien à la Misca (mission internationale de soutien à la Centrafrique) ou à 1.200 hommes dans le cadre d'une sécurisation rapide menée sous mandat de l'Onu.

Les élections devront se tenir d'ici début 2015 et les résultats devront être acceptés par les autorité de transition, a par ailleurs estimé le chef de la diplomatie française.

"Il a été exigé qu'il y ait des élections libres début 2015 auxquelles ces autorités (de transition) ne se représenteront pas", a-t-il dit.

"Il faut que la dissolution de la Séléka soit réelle. Concrètement ça veut dire que M. Djotodia (le président de la transition, Michel Djotodia), ancien chef de la Séléka, dise 'je dissous la Séléka'", a-t-il ajouté.

"On ne peut pas avoir des bandes armées à travers le pays", a-t-il dit. (John Irish, édité par Marine Pennetier)