WASHINGTON, 22 janvier (Reuters) - Les "procureurs" démocrates au procès en destitution de Donald Trump ont accusé mercredi le président républicain d'avoir mis en oeuvre un "schéma corrompu" pour faire pression sur l'Ukraine afin de favoriser ses chances de réélection en novembre prochain.

Dans une déclaration d'introduction devant le Sénat, où se déroule le procès, Adam Schiff, qui dirige l'équipe des élus démocrates de la Chambre des représentants chargés de l'accusation, a affirmé que Donald Trump avait "poussé" son homologue ukrainien Volodimir Zelenski à enquêter sur des "faits non corroborés de corruption" visant l'ancien vice-président Joe Biden, candidat à l'investiture du Parti démocrate pour l'élection du 3 novembre, et son fils Hunter.

"Le président Trump a sollicité une ingérence étrangère dans nos élections démocratiques, commettant un abus de pouvoir pour rechercher une aide de l'étranger afin d'améliorer ses perspectives de réélection à domicile", a affirmé Adam Schiff.

"Pour mettre en oeuvre ce schéma corrompu, le président Trump a fait pression sur le président ukrainien afin qu'il annonce publiquement des investigations sur des allégations discréditées qui benéficieraient à sa campagne présidentielle", a poursuivi le président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants.

Trump et le camp présidentiel réfutent toute malversation.

Les règles encadrant ce procès exceptionnel, que dirige au Sénat le président de la Cour suprême John Roberts, accordent trois jours à l'accusation pour présenter ses arguments.

La défense disposera d'un délai identique et le procès pourrait s'achever dès la semaine prochaine.

Un acquittement de Trump semble l'issue quasi inéluctable puisque la destitution du président requerrait un vote à la majorité des deux tiers quand les républicains disposent de 53 des 100 sièges du Sénat.

Restera cependant à mesurer l'impact sur l'élection de novembre de cette procédure rarissime dans l'histoire politique des Etats-Unis. Trump n'est que le troisième des 45 présidents américains à faire l'objet d'un procès en destitution. Andrew Johnson en 1868 puis Bill Clinton en 1998 ont été acquittés par le Sénat; Richard Nixon a démissionné en 1974 avant que la Chambre ne vote en séance plénière l'acte d'inculpation et son renvoi devant le Sénat. (Richard Cowan et Susan Cornwell version française Henri-Pierre André, édité par Jean-Philippe Lefief)