M. Atiku et des membres importants du Parti démocratique populaire (PDP), parti d'opposition, ont pris la tête de sympathisants brandissant des pancartes lors d'une marche vers les bureaux de la Commission électorale nationale indépendante (INEC), dans la capitale fédérale Abuja, où ils ont remis une pétition.

Les résultats de l'INEC montrent que M. Tinubu a remporté l'élection du 25 février avec 37 % des voix contre 29 % pour M. Atiku, tandis que M. Peter Obi, du parti travailliste, a obtenu 25 % des voix. Atiku et Obi ont toutefois rejeté les résultats et prévoient de lancer un recours en justice.

"Toutes les dispositions de la loi électorale actuelle ont été complètement enfreintes. Nous avons le droit de protester en vertu de la Constitution, et cela ne nous empêche pas d'aller en justice", a déclaré M. Atiku, qui portait un T-shirt noir et un jean, à ses partisans devant les bureaux de la commission électorale.

Un représentant du PDP a remis la pétition à un représentant de l'INEC.

Dans cette pétition, dont Reuters a eu connaissance, le PDP rejette les résultats de l'élection et demande à l'INEC d'expliquer pourquoi elle a procédé à la proclamation des résultats alors que le parti avait fait part de ses inquiétudes quant à de prétendues irrégularités lors de la collecte des résultats.

L'INEC n'a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

Les partisans du PDP, vêtus de noir, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Les Nigérians ont perdu confiance en l'INEC : "Les Nigérians ont perdu confiance en l'INEC", "Le président de l'INEC doit partir", et "Les résultats des élections générales de 2023 ne reflètent pas la volonté du peuple nigérian".

Des policiers armés de bombes lacrymogènes se tenaient à proximité.

Les observateurs électoraux de l'Union européenne, du Commonwealth et d'autres organismes ont signalé une série de problèmes, notamment des défaillances dans les systèmes conçus pour empêcher la manipulation des votes.

Les observateurs ont critiqué l'INEC pour sa mauvaise planification et les retards dans le déroulement du scrutin, mais ils n'ont pas allégué de fraude. La commission elle-même s'est excusée pour les problèmes techniques survenus lors du dépouillement.

Les résultats de l'INEC pour le scrutin du 25 février ont également montré lundi que l'APC au pouvoir avait remporté le plus grand nombre de sièges au Sénat et à la Chambre des représentants, ce qui permettrait à M. Tinubu de faire passer des lois et des budgets nationaux sans avoir besoin du soutien de l'opposition.

Les Nigérians retourneront aux urnes samedi pour élire les gouverneurs de 28 des 36 États du pays, ainsi que les membres des chambres d'assemblée des États.