par Ben Hirschler

Le laboratoire anglo-suédois ne modifie toutefois pas ses prévisions annuelles en raison d'une conjoncture économique difficile.

Les analystes pensaient que le trimestre serait bon en raison des problèmes rencontrés dans l'élaboration de génériques du Toprol XL, un traitement de l'hypertension artérielle.

Le Crestor, un traitement du cholestérol, a tiré parti d'une baisse des ventes du concurrent Vytorin, de Merck et Schering-Plough.

La maîtrise des coûts a été facilitée par la faiblesse de la livre sterling et de la couronne suédoise, encore que la vigueur du dollar ait eu un impact négatif de 7% sur les revenus.

Le bénéfice imposable trimestriel est de 3,0 milliards de dollars, équivalent à un bénéfice par action de 1,58 dollar avant coûts de restructuration et d'acquisition, en hausse de 24%. Le chiffre d'affaires n'a pas varié, à 7,7 milliards de dollars.

Le consensus donnait un BPA de 1,41 dollar et un C.A. de 7,67 milliards de dollars.

Le fait que le groupe pharmaceutique conserve un objectif de BPA annuel de 5,15 à 5,45 dollars atteste d'une "prudence constante quant aux perspectives du secteur pharmaceutique en 2009", a expliqué le directeur général David Brennan.

Simon Mather, analyste de WestLB, s'est dit surpris qu'AstraZeneca n'ait pas revu ses projections. Des analystes de Deutsche Bank pensent qu'elles pourraient être retouchées à la fin du deuxième trimestre, en supposant que les résultats restent bons.

NOUVELLE PHARMACOPÉE DU CRESTOR

Le directeur financier Simon Lowth évoque les incertitudes de l'année, en particulier le moment où seront remis sur le marché les génériques du Toprol XL.

Il s'est dit cependant optimiste pour le Crestor, qui parvient à se distinguer sur un segment du marché particulièrement encombré.

AstraZeneca espère faire adopter une modification de la pharmacopée du médicament, qui mettrait l'accent sur ses bienfaits pour des patients actuellement non traités ayant un niveau de cholestérol excellent mais un niveau élevé de protéines associées à des affections cardiaques.

Le laboratoire a fait une demande en ce sens en mars aux Etats-Unis.

AstraZeneca est l'un des derniers grands laboratoires à publier ses comptes au terme d'un trimestre mitigé pour un secteur supposé défensif, qui aura vu quelques loupés notables.

Le secteur pharmaceutique n'est de fait pas complètement étanche à la conjoncture morose du moment mais surtout il est exposé à une tombée sans précédent de brevets dans le domaine public dans les années à venir.

Certains ont choisi la voie de la fusion pour parer au phénomène, comme Pfizer, qui rachète Wyeth, et Merck qui absorbe Schering-Plough.

Lowth a répété qu'AstraZeneca n'avait pas en tête d'aussi grosses opérations, tout en étant soucieux de développer sa gamme en achetant des produits nouveaux, des technologies et des groupes plus petits.

L'action gagne 1,88% à 2.489 pence en Bourse de Londres. Son PER 2010 est de 6,7 contre 8,6 pour Glaxo, selon des données Reuters.

Version française Wilfrid Exbrayat