ANKARA, 30 juin (Reuters) - La Turquie souhaite la constitution d'un gouvernement d'union nationale en Irak afin de contrer la menace islamiste, et exclut la formation d'un Etat kurde indépendant dans le nord de ce pays, ont déclaré lundi des responsables turques.

Tirant parti de la retraite des troupes irakiennes ces dernières semaines face à la rapide avancée des djihadistes sunnites, les peshmerga (combattants kurdes) se sont assuré le contrôle de la grande ville de Kirkouk, qui se trouve en dehors du périmètre du Kurdistan irakien autonome.

La Turquie entretient de bonnes relations avec le gouvernement régional kurde d'Irak mais ne soutiendra pas la marche de cette région vers l'indépendance, a dit à Reuters lundi un responsable gouvernemental turc.

"La position de la Turquie, c'est l'intégrité territoriale et l'unité politique de l'Irak, voilà", a-t-il dit, sous le couvert de l'anonymat.

"Nous ne sommes pas favorables à l'indépendance, elle se ferait au détriment de l'unité. Il ne peut en être question", a dit ce responsable, en ajoutant qu'Ankara soutenait les appels à l'avènement d'un gouvernement d'union qui représenterait les intérêts de tous les Irakiens.

La Turquie a approfondi ces dernières années ses relations avec le Kurdistan irakien, en s'associant à la prospection et à l'exploitation des gisements pétrolifères de cette région, et en signant en novembre dernier des accords d'un montant total de plusieurs milliards de dollars dans le domaine des hydrocarbures.

Actuellement, la Turquie est le seul débouché pour le pétrole produit par le Kurdistan irakien autonome. Bagdad avertit de longue date que les projets de construction d'un nouveau pipeline via la Turquie pourraient ouvrir la voie à une indépendance complète du Kurdistan.

(Jonny Hogg et Orhan Coskun; Eric Faye pour le service français)