Contexte
Les pertes subies par les géants miniers en 2015 soulignent leurs difficultés liées à l'effondrement des prix des matières premières. Les cinq majors du secteur (BHP Billiton, Rio Tinto, Anglo American, Vale et Glencore) ont affiché des pertes cumulées de près de 30 milliards de dollars en 2015. Ils ont dû mener des dépréciations massives d'actifs, accélérer les baisses de coûts et réduire les investissements.
Pour réduire leur endettement colossal (près de 95 milliards de dollars à eux cinq) ces grands groupes prévoient de céder à nouveau plusieurs dizaines de milliards de dollars de mines et d'usines.
Quant à ArcelorMittal, qui fêtait l'anniversaire des dix ans de l'OPA lancée par Mittal sur Arcelor pour donner naissance à un géant mondial de l'acier, il a affiché la plus lourde perte de son histoire (à 7,9 milliards de dollars) sur l'exercice 2015, bien plus importante que prévue. Le groupe doit affronter la déferlante de l'acier chinois à bas coût, dans un contexte de ralentissement de l'économie chinoise. Grâce à son nouveau plan stratégique " Action 2020 ", le groupe souhaite aller plus loin dans l'optimisation des coûts.
Perspectives & Enjeux
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le secteur car les professionnels estiment que les prix des matières premières devraient rester bas pendant une période prolongée. Après avoir placé davantage d'entreprises sous surveillance négative, les agences de notation S&P et Moody's  estiment que le nombre d'abaissements de note devrait croître. 2016 devrait donc être une nouvelle année difficile. Certains analystes considèrent que les groupes miniers sont entrés dans une nouvelle ère, marquée par une période de rendement faible ou nul.
Autre menace : selon la fédération professionnelle Eurofer, la concurrence chinoise a coûté 10.000 emplois européens en 2015, et les sidérurgistes chinois profitent de la faiblesse de leurs concurrents européens pour mener des acquisitions qui pourraient encore faciliter leurs exportations vers le Vieux Continent.