Contexte. Les résultats publiés par les SSII françaises pour le premier semestre illustrent la santé du secteur sur notre territoire. Alors que le chiffre d'affaires global de Capgemini a reculé de 6,1% à périmètre et taux de change constants, la baisse en France a été limitée à 2,8%, par rapport à l'an dernier. Sur le second trimestre, les ventes sont même reparties à la hausse (+2%) contrairement aux autres pays. Même constat pour Atos Origin : son activité sur son marché domestique s'est stabilisée alors que ses revenus totaux ont reculé de 4,6%. Quant à Steria, l'activité française a progressé de 3,7%, contre une progression globale de 1,4%. Plusieurs facteurs expliquent cette bonne tenue du marché français des services informatiques. Premièrement la conjoncture économique est moins dégradée que dans d'autres pays. Les entreprises ont donc moins réduit leur budget informatique. De plus, les performances des banques françaises, traditionnellement des clients importants des SSII, ont bien résisté à la crise contrairement à leurs concurrentes américaines, anglaises ou espagnoles. Par ailleurs le secteur de l'énergie se porte bien : de nombreux projets de transformation informatique sont en cours. L'autre spécificité du marché français est le poids du secteur public qui a permis aux SSII de mieux affronter la crise. Enfin, ces entreprises bénéficient de l'absence de grands concurrents indiens, qui sont pourtant bien implantés en Europe.

Perspectives et enjeux. Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre. Les données des grands groupes confirment ces perspectives et l'état des carnets de commandes rassure. La première SSII européenne, Capgemini, table pour 2010 sur une marge opérationnelle supérieure à 6,5%, au lieu d'un objectif initial compris entre 6 et 6,5%. La révision de ses perspectives provient de prises de commandes en hausse de 14% au premier semestre.

Pour comprendre. Les sociétés de services et d'ingénierie informatique, ou SSII, proposent aux entreprises des prestations intellectuelles dans deux domaines : l'informatique de gestion et l'informatique de haute technologie. Le marché français est composé de nombreuses PME (de plus en plus souvent sous-traitantes des plus grandes) et de quelques grands groupes. Selon l'European Information Technology Observatory (EITO), la France est le troisième pays européen derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni.