Contexte. Siemens affiche son optimisme en relevant ses prévisions de résultat pour l'exercice en cours malgré la baisse attendue de ses commandes et en dépit d'un chiffre d'affaires en recul sur un an de 4% au deuxième trimestre de son exercice (clos en septembre). Le groupe allemand tire partie de son plan d'économies, qui lui a permis de réduire ses frais généraux de 2 milliards d'euros en 2009. Le bénéfice net a ainsi bondi de 55%, à 1,5 milliard d'euros au cours du dernier exercice. En revanche, Alstom préfère se montrer plus mesuré. Si la demande va progressivement se redresser, il ne prévoit pas de rebond significatif de ses commandes. Il anticipe une reprise médiocre après avoir affiché de solides résultats lors de l'exercice clos fin mars. Son résultat net a progressé de 10%, à 1,2 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 5%, à 19,6 milliards. Néanmoins les investisseurs apprécieraient un plan drastique, à l'instar de ses concurrents Siemens ou ABB, ce qui permettrait rapidement au groupe de réduire ses coûts. Alstom pourrait accélérer le rythme de ses mesures d'économies s'il ne perçoit pas un rebond significatif des commandes. Il estime qu'il aura une vision plus claire d'ici à la fin de l'année. Jusqu'à présent il a préféré réduire progressivement ses coûts. Ainsi, au cours du dernier exercice, confronté à la chute de 39% de ses commandes, il a réduit ses effectifs de 6%, à 76.500 salariés.

Perspectives et enjeux. Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.

Pour comprendre. Le secteur des biens d'équipement comprend les matériels électriques et les biens d'équipement divers. Les matériels électriques regroupent les infrastructures électriques, les réseaux de transmission et de distribution d'électricité et le segment des automatismes et contrôles industriels, ainsi que les équipements pour le transport ferroviaire et maritime. Cyclique, le secteur est soumis à la conjoncture économique. Les infrastructures électriques sont cependant plus défensives, du fait de l'inscription des dépenses dans des plans à long terme.